Dans la foulée des manifestations historiques des derniers jours en Chine, plusieurs villes semblent prêtes à revenir sur la très critiquée politique "zéro Covid".Certaines ont décidé d'alléger certaines restrictions sanitaires, allant en contradiction avec les mesures préconisées jusque-là.
La voix du peuple aurait-elle été entendue ? Dans la foulée de manifestations historiques partout en Chine ces derniers jours, contestant la politique draconienne du "zéro Covid" mise en place jusque-là dans le pays, certains pouvoirs locaux se sont affranchis des règles nationales et ont commencé à alléger certaines restrictions sanitaires.
Plusieurs villes ont ainsi annoncé l'abandon des tests quotidiens de masse, cible de la colère des manifestants lors des protestations. À partir de ce vendredi 2 décembre, la métropole de Chengdu (sud-ouest) n'exigera plus un résultat de test négatif récent pour entrer dans les lieux publics ou prendre le métro, mais seulement un pass sanitaire au vert, confirmant qu'ils n'ont pas traversé une zone "à haut risque". Dans la capitale, Pékin, les autorités sanitaires ont appelé les hôpitaux jeudi à cesser de refuser des soins en l'absence de test PCR négatif datant de moins de 48 heures.
Changement de stratégies pour certains pouvoirs locaux
Certaines autres autorités locales, pourtant touchées par une recrudescence des cas de coronavirus, se sont aussi clairement écartées des règles strictes de confinement qui prévalaient jusqu'ici. Dans la ville d'Urumqi, capitale de la région du Xinjiang (nord-ouest), où un incendie mortel avait déclenché les premières manifestations, les autorités ont annoncé que les supermarchés, les hôtels, les restaurants et les stations de ski seraient progressivement rouverts.
La politique "zéro covid" exige par ailleurs que les personnes infectées soient confinées dans des installations gouvernementales. Mais vendredi, plusieurs experts de la santé, dans une analyse publiée par le Quotidien du Peuple, organe du Parti communiste au pouvoir, ont soutenu les mesures prises par certaines autorités locales pour permettre aux cas positifs de rester en quarantaine chez eux. C'est le cas de la ville industrielle de Dongguan (sud) ou encore de la mégalopole technologique de Shenzhen.
Des annonces qui pourraient laisser espérer qu'un assouplissement plus large de la politique pourrait être envisagée. S'exprimant mercredi devant la Commission nationale de la santé, la vice-Première ministre Sun Chunlan a reconnu la faible dangerosité du variant Omicron et l'amélioration du taux de vaccination, selon l'agence d'État Chine Nouvelle.