Manifestations en Iran : Téhéran critique un "deux poids, deux mesures" occidental sur les droits des femmes

M.L (avec AFP)
Publié le 21 septembre 2022 à 20h31

Source : JT 20h Semaine

Aux Nations Unies, le président Ebrahim Raïssi a accusé les Occidentaux d'hypocrisie au sujet des droits des femmes.
Son pays est secoué par des manifestations après la mort d'une jeune femme arrêtée par la police des mœurs iranienne.
Depuis la même tribune, le président américain Joe Biden a apporté son soutien aux "courageuses femmes d'Iran".

Ébranlé par une contestation populaire, critiqué à l'étranger, le pouvoir iranien cherche à riposter. Le président de l'Iran Ebrahim Raïssi a accusé mercredi l'Occident d'avoir "deux poids, deux mesures" concernant les droits des femmes, alors que les manifestations se succèdent dans son pays après la mort d'une jeune femme après avoir été détenue par la police des mœurs iranienne, et que de nombreuses voix internationales ont apporté leur soutien aux protestataires. 

"Il y a deux poids, deux mesures. Tant que cela ne changera pas, tant que l'attention sera portée seulement d'un côté et pas partout, il n'y aura pas de justice et d'équité", a déclaré le président devant l'Assemblée générale de l'ONU, évoquant les morts de membres de peuples autochtones au Canada ou les actions israéliennes dans les territoires palestiniens. "Cela montre que la place de l'accusé et du défenseur ne doit pas être jugée seulement à l'aune de ce qui est présenté par certains", a-t-il ajouté. 

Les États-Unis "aux côtés des courageuses femmes d'Iran"

Et de poursuivre : "Les droits humains reviennent à tout à chacun, malheureusement certains gouvernements foulent ce concept aux pieds." Le dirigeant iranien a également estimé que "nous avons de bases qui font défaut aujourd'hui pour revendiquer le droit de préserver les droits humains", et a assuré que son régime s'était posé en "défenseur des droits humains" en "tentant de vaincre" le groupe terroriste Daech, "qui ont réduit en esclavage Chrétiens, Yézidies et d'autres minorités religieuses, des femmes, des enfants"

Dans la République islamique, des manifestations nocturnes se succèdent depuis l'annonce du décès de Mahsa Amini vendredi, des protestations surtout portées par les femmes. La jeune Iranienne de 22 ans, originaire de la région du Kurdistan (au nord-ouest du pays), a été arrêtée le 13 septembre à Téhéran pour "port de vêtements inappropriés" par la police des mœurs, une unité chargée de faire respecter l'obligation de se couvrir les cheveux et le corps jusqu'aux genoux. Elle est décédée trois jours plus tard après être tombée dans le coma. Sa mort a provoqué de multiples condamnations internationales et depuis, les manifestations essaiment à travers l'Iran ont fait huit morts selon des ONG.

Quelques heures après la prise de parole du dirigeant iranien, "nous sommes aux côtés des courageux citoyens et des courageuses femmes d'Iran, qui manifestent en ce moment même pour défendre leurs droits les plus élémentaires", a lancé de son côté Joe Biden, lors de son propre discours mercredi devant l'Assemblée générale de l'ONU. 

La veille, le président chilien Gabriel Boric avait rendu hommage à la même tribune à Mahsa Amini, appelant à "la fin des abus de la part des puissants où qu'ils soient". Mercredi matin, lors d'un entretien avec l'AFP, le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly a estimé que les manifestations consécutives à la mort de la jeune femme montraient qu'"un autre chemin" était possible pour l'Iran. "Les dirigeants iraniens devraient remarquer que la population est mécontente avec la direction qu'ils ont prise. Ils peuvent prendre un autre chemin", a-t-il insisté.


M.L (avec AFP)

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