PROTESTATION - Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue samedi en Russie pour demander la libération de l'opposant Alexeï Navalny. Des manifestations réprimées par la force, et condamnées par l'Union européenne et les Etats-Unis.
"Navalny, on est avec toi !", "Poutine voleur !"... Une fronde populaire s'est emparée de la Russie après l'arrestation de l'opposant Alexeï Navalny il y a quelques jours. Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées samedi dans des dizaines de villes russes, de Moscou à Vladivostok, en Extrême-Orient russe, à l'appel de cet ennemi juré du Kremlin pour exiger sa libération. Ces manifestations non autorisées ont donné lieu à des arrestations, parfois brutales, et des affrontements entre les protestataires et la police. Près de 3.500 manifestants au total ont été arrêtés lors de ces rassemblements, une échelle sans précédent ces dernières années, selon l'ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des manifestations de protestation.
Des violences condamnées par la communauté internationale
De son côté, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a minimisé la portée de ces manifestations. "Peu de gens sont sortis, beaucoup de gens votent pour (le président russe Vladimir) Poutine", réélu avec plus de 76% des voix en 2018, a-t-il souligné, en dénonçant une tentative d'"ébranler la situation" dans le pays. Il a ainsi critiqué la représentation diplomatique américaine qui avait appelé sur son site les Américains à ne pas se rendre à ces rassemblements samedi, tout en précisant les lieux où ils se déroulaient.
Un geste, déjà interprété par la diplomatie russe comme une tentative de promouvoir une "marche contre le Kremlin", que Dmitri Peskov a qualifié dimanche d'"ingérence absolue dans nos affaires intérieures". Selon une porte-parole de l'ambassade américaine à Moscou, de tels avertissements sont diffusés aux citoyens américains dans tous les pays à travers le monde. "C'est une pratique de routine", a-t-elle affirmé à l'AFP. Les États-Unis avaient condamné "fermement l'emploi de méthodes brutales contre les manifestants et les journalistes" lors des manifestations de samedi.
L'Union européenne a également condamné la répression des manifestations en Russie, alors qu'Amnesty International a accusé la police d'avoir "battu sans discernement et arrêté arbitrairement" des manifestants. Ce dimanche, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a déclaré que la vague d'arrestations la veille en Russie constituait une "dérive autoritaire" et une atteinte "insupportable" à l'État de droit.
Une enquête ouverte par le parquet de Saint Pétersbourg
Pour sa part, le Comité d'enquête russe, chargé des principales investigations criminelles dans le pays, a annoncé samedi soir l'ouverture d'une enquête sur un recours à des violences contre les forces de l'ordre et hooliganisme lors des manifestations pro-Navalny. Le parquet de Saint-Pétersbourg a indiqué lui dans un communiqué enquêter non seulement sur des violences envers la police, mais aussi sur celles "de la part des forces chargées de faire respecter la loi". Une annonce qui intervient après la diffusion par les médias locaux d'une vidéo montrant une femme tomber au sol après avoir été frappée à coups de pied par des policiers anti-émeutes.
La femme, identifiée comme Margarita Ioudina, demande dans la vidéo à trois policiers pourquoi ils arrêtent un jeune manifestant sans armes. L'un des policiers lui envoie alors un coup de pied au ventre. Cette dernière, hospitalisée samedi soir, avec une grave blessure à la tête, est "dans un état grave", a déclaré à l'AFP un représentant de l'hôpital Djanelidze à Saint-Pétersbourg. "Elle est en soins intensifs", a indiqué dimanche ce responsable.
Ce dimanche, Leonid Volkov, un membre de l'équipe d'Alexeï Navalny, a déclaré à l'AFP être "très impressionné et inspiré" par les résultats des manifestations organisées samedi. Selon lui, de nouvelles protestations devraient avoir lieu en Russie "le week-end prochain".
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