EXPÉRIENCE – Vladimir Poutine, qui sera reçu ce lundi au château de Versailles par Emmanuel Macron, s’apprête à rencontrer son quatrième président français, sur huit depuis le début de la Ve République... De Jacques Chirac à François Hollande en passant par Nicolas Sarkozy, tour d’horizon de ces relations aux destins divers.
L’un aura sans doute plus le trac que l’autre. Pour la suite de son grand baptême diplomatique, Emmanuel Macron reçoit ce lundi au château de Versailles son homologue russe Vladimir Poutine. Pour le dirigeant russe, il s’agira de la quatrième rencontre avec un président français après Jacques Chirac (1995-2007), Nicolas Sarkozy (2007-2012) et François Hollande (2012-2017).
Au pouvoir depuis 1999, l’homme fort de Moscou a connu des relations pour le moins diverses avec les différents locataires de l’Elysée. D’abord chaleureuses avec Chirac, complexes et parfois conflictuelles avec Sarkozy, puis glaciales avec Hollande, les rapports de Poutine à ses alter égo hexagonaux ont clairement eu tendance à se détériorer avec les années. Qu’en sera-t-il avec Macron, qui l’a maintes fois critiqué durant la campagne présidentielle (pour rappel, Marine Le Pen avait la préférence des autorités russes) ? En attendant les premiers éléments de réponse, tour d’horizon des affinités et inimitiés du chef du Kremlin pour les trois derniers présidents de la République.
Avec Jacques Chirac : le temps de l’amitié franco-russe
Après quelques mois de rapports un peu crispés depuis son arrivée au pouvoir le 31 décembre 1999, Vladimir Poutine se rend en France le 29 octobre 2000, pour une visite d’Etat, son premier voyage – même à titre privé – dans l’Hexagone. Jacques Chirac, russophone et russophile assumé, le reçoit à l’Elysée et plaide pour des "relations de confiance" entre l'UE et la Russie. Le président russe déclare alors que les liens entre son pays et la France sont tels "que rien ne peut les remplacer". Les deux hommes s’entendent bien et ne s’en cachent pas.
Mais cette bienveillance du chef d’Etat français pour Vladimir Poutine lui a valu d’être plusieurs fois critiqué tout au long de ses deux mandats. Des attaques qui ont atteint leur paroxysme en septembre 2006, lorsque Jacques Chirac a décoré son homologue des insignes de Grand-Croix de la Légion d'honneur, le grade le plus haut dans cette distinction. En 2008, un an après son départ de l’Elysée, le Corrézien d’adoption se verra quant à lui remettre la distinction russe la plus élevée, le Prix d'Etat, sous les yeux de son compère Vladimir Poutine.
Avec Nicolas Sarkozy : cordial en façade, frontal en coulisses
La relation entre de Vladimir Poutine à Nicolas Sarkozy fut sans doute la plus complexe. Jugé trop atlantiste, l’ancien ministre de l’Intérieur n’avait pas les faveurs de Moscou lors de l’élection présidentielle de 2007. Les deux hommes finissent par se rencontrer lors du G8 de Heiligendamm, moins d’un mois après l’arrivée au pouvoir de Sarkozy. Si ce dernier explique, lors d’une conférence de presse mémorable où beaucoup le pensait éméché, avoir eu un dialogue "franc" et "sans aucune agressivité" avec un homme "ouvert, (…) très au fait de ses dossiers, très calme, très intelligent", la réalité serait en fait toute autre.
Selon le journaliste Nicolas Hénin, en effet, le président français était en fait complètement hébété par la violente discussion qu’il venait d’avoir avec Vladimir Poutine. "Je vais t'expliquer : ton pays, il est comme ça ; mon pays, il est comme ça", aurait alors lancé le leader du Kremlin, mimant avec ses mains la différence de taille entre la France et la Russie avant de poursuivre : "Alors maintenant, ou bien, tu continues sur ce ton et je t'écrase. Ou alors tu arrêtes et tu verras, tu viens juste de devenir président de la France mais je peux faire de toi le roi de l'Europe." Une version jamais confirmée – ni infirmée – par les deux chefs d’Etat, qui, publiquement au moins, auront toujours veillé à rester cordiaux et à entretenir des liens, notamment commerciaux.
Avec François Hollande : plus froid que la toundra ou la taïga
De tous les présidents français qu’il a connus, c’est incontestablement avec François Hollande que les rapports auront été les plus froids. Le Kremlin voit d’ailleurs dans la rencontre de ce lundi entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron la possibilité de tourner la page du camouflet infligé par l’ex-président français en octobre 2016. À l’époque, alors que son homologue devait se rendre à Paris en pour inaugurer le tout centre spirituel et culturel orthodoxe russe, Hollande avait conditionné la venue de Poutine au fait d’évoquer le sensible dossier syrien. Celui-ci avait fini par annuler sa visite.
Une crise qui n’était pas la première. En 2014, l'éclatement de la crise ukrainienne avait en effet poussé l’Elysée, après des mois de tergiversations, à revenir sur la livraison pourtant promise à la Russie de deux navires de guerre Mistral. La décision avait entraîné le remboursement de quelque 950 millions d'euros et provoqué d’intenses tensions.
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