WEEK-END DÉCISIF - Au lendemain de manifestations d'ampleur dans tout le pays, le pouvoir algérien reste inflexible. Abdelaziz Bouteflika doit déposer officiellement sa candidature à un 5e mandat dimanche. Aucun responsable algérien n'a réagi officiellement jusqu'ici à l'imposante mobilisation des Algériens. Difficile de savoir si la mobilisation exceptionnelle de vendredi peut changer la donne.
La révolution est-elle en marche en Algérie ? Des dizaines, peut-être des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues d'Alger et des principales villes du pays ce vendredi pour dire non à un cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika. Les rassemblements se sont globalement déroulés dans le calme mais dans la soirée, la situation a dégénéré aux abords du palais présidentiel à Alger (voir la vidéo ci dessus). Selon plusieurs médias, un homme est décédé dans la capitale. "Un homme âgé est décédé après avoir été évacué à l’hôpital" indique le média local ALG24. La journaliste de RFI présente sur place indique que selon les médecins, le manifestant âgé de 60 ans se serait trouvé dans un "mouvement de foule", sur la route menant au palais présidentiel. Les manifestants ont été empêchés d'avancer dans cette direction par les forces de l'ordre.
Un homme est décédé aujourd'hui à Alger pendant la manifestation. Il s'appelait Hassane Ben Khedda, fils de Benyoucef Bekhedda, président du GPRA. #Algerie — Leïla Beratto (@LeilaBeratto) 1 mars 2019
L'hommed e 56 ans est décédé lors d'une bousculade déclenchée par une intervention de la police contre des casseurs, a annoncé sa famille sur les réseaux sociaux. Le frère de la victime a donné plus d'explications au site TSA. Selon l'agence officielle APS, une autopsie va être réalisée.
Les autorités officielles ne confirmaient pas ce décès samedi. Selon le bilan de la police, 56 policiers et 7 manifestants ont été blessés et 45 personnes arrêtées à Alger. Les journalistes de l'AFP ont vu une dizaine de blessés, par des coups de matraque, des pierres que renvoyaient les policiers, des éclats de grenades lacrymogènes ou intoxiqués par les gaz. Les vitrines de quelques boutiques ont été brisées, une agence bancaire et une voiture incendiées, a constaté une journaliste de l'AFP.
Coup de pression à quelques heures de la fin des dépôts de candidatures
La mobilisation a été supérieure à celle de la semaine dernière, alors que le camp présidentiel a jusqu'à dimanche minuit heure locale pour déposer dans les délais le dossier de candidature de M. Bouteflika devant le Conseil constitutionnel. Sa candidature sera déposée le 3 mars, a annoncé son directeur de campagne Abdelmalek Sellal. Le président algérien ne la déposera pas lui-même puisqu'il est actuellement hospitalisé à Genève, officiellement pour des examens médicaux. La date de son retour dans son pays n'est pas encore connue.
"Personne n'a le droit d'empêcher un citoyen algérien de se porter candidat. C'est un droit constitutionnel" a pourtant affirmé Abdelmalek Sellal. Le président algérien, au pouvoir depuis 1999, avait officialisé sa candidature à un cinquième mandat le 10 février dernier, alors qu'il est affaibli par un AVC depuis 2013 et ne se déplace plus qu'en fauteuil roulant.
Abdelaziz Bouteflika est hospitalisé depuis dimanche dernier à Genève, officiellement "pour des examens médicaux périodiques" et son retour en Algérie n'a pas été annoncé.
Les autorités "espèrent tenir jusqu'à dimanche"
Les autorités "espèrent tenir jusqu'à dimanche, avec l'espoir qu'une fois la candidature de Bouteflika actée et rendez-vous donné dans les urnes, la contestation s'essoufflera", a expliqué à l'AFP, avant les derniers défilés en date, un observateur ayant requis l'anonymat. Difficile de savoir si la mobilisation exceptionnelle de vendredi peut changer la donne. "Ce n'est pas dans les habitudes de ce régime de céder à la rue", note cet observateur, "s'il recule sur la candidature, jusqu'où devra-t-il reculer ensuite?".
L'opposition, inaudible et absente du mouvement de contestation né des seuls réseaux sociaux, a tenté de se mettre d'accord sur un candidat unique, mais sans succès. Principal adversaire de M. Bouteflika aux présidentielles de 2004 et 2014, son ancien Premier ministre Ali Benflis annoncera dimanche s'il se porte ou non candidat à nouveau. L'homme d'affaires Rachid Nekkaz, omniprésent sur les réseaux sociaux et qui draine des foules de jeunes enthousiastes, semble ne pas remplir les conditions d'éligibilité. Il affirme avoir obtenu la perte de sa nationalité française, mais la loi électorale prévoit qu'un candidat ne doit jamais "avoir possédé une autre nationalité" qu'algérienne.
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