Maroc : polémique sur l'indulgence de la justice après le viol d'une mineure

par F.Se
Publié le 29 mai 2023 à 21h54

Source : Sujet TF1 Info

La famille d'une mineure marocaine violée a dénoncé l'indulgence de la peine infligée aux six accusés.
En première instance, ils n'avaient écopé que d'un an de prison "pour attentat à la pudeur".
Jugée en appel mercredi 31 mai, cette affaire rappelle un cas analogue, qui avait scandalisé le Maroc il y a quelques semaines.

Fatima Zahra était âgée de 15 ans au moment des faits. En 2021, elle a été violée par six hommes dans un village près de Tata (sud-est du pays), ce qui a provoqué une grossesse, selon un oncle de l'adolescente, qui a requis l'anonymat. À la suite d'une plainte de la famille, "les investigations ont abouti à l'identification d'un suspect principal, qui est l'entraîneur de la jeune fille dans une équipe de football locale, ainsi que cinq autres hommes l'ayant également violée", a précisé l'oncle à l'AFP. 

La police a ainsi arrêté cinq suspects, tandis que le sixième est toujours en fuite. En décembre 2021, le tribunal de première instance d'Agadir (sud) a condamné les six accusés à un an de prison chacun pour "attentat à la pudeur sur mineure". Cette mansuétude de la justice marocaine à l'égard des auteurs de viols est de plus en plus critiquée dans le pays, secoué récemment par une affaire similaire.

Une clémence qui choque l'opinion

Selon les médias marocains, le procès des violeurs de Fatima-Zahra résonne en effet comme la "répétition" d'un autre cas, où trois hommes accusés de viols à répétition sur une fillette de 11 ans avaient été condamnés en mars dernier en première instance à deux ans de prison, des peines dont la clémence avait choqué l'opinion. Après une forte mobilisation de la société civile, l'un des accusés a finalement écopé en appel de 20 ans de prison ferme, et chacun de ses deux complices de 10 ans.  

Le procès en appel des agresseurs de Fatima Zahra, qui comparaîtront libres devant un tribunal d'Agadir ce mercredi, est donc très attendu au Maroc. ONG et médias y tirent de plus en plus régulièrement la sonnette d'alarme sur les cas de violences sexuelles contre les mineurs, et appellent à des sanctions plus sévères. 


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