Maroc : les deux adolescentes jugées pour homosexualité ont été relaxées

Les deux jeunes filles avaient été arrêtées le 28 octobre sur dénonciation de l’une des deux familles, après qu’un voisin a expliqué les avoir surpris en train de s’embrasser. Ce vendredi, elles ont été relaxées par la justice marocaine. "Nous espérons que ce verdict représente la fin d’une épreuve que ces deux adolescentes n’auraient jamais dû subir", a commenté Sarah Leah Whitson, directrice pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord de l’ONG Human rights watch (HRW).

"Le juge a décidé de remettre les filles à leurs parents sans aucune condamnation", a indiqué à l'AFP l'un des trois avocats de la défense, Me Rachid Al Ghorfi. Selon l’article 489 du Code pénal marocain, "les actes licencieux ou contre-nature avec un individu du même sexe" sont passibles de peines pouvant aller jusqu’à trois ans de prison et une amende de 1 000 dirhams (94 euros).

Détenues pendant une semaine, les deux jeunes filles avaient été ensuite remises en liberté provisoire.  Une vingtaine d'associations et de collectifs, dont l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH), avaient condamné leur arrestation, ainsi que "les mauvaises conditions de détention et les mauvais traitements durant toutes les étapes de l'affaire".

Selon Sarah Leah Whitson, "cette affaire démontre à nouveau pourquoi les autorités marocaines devraient abolir l’article 489 du code pénal, qui criminalise les actes homosexuels. Quand une personne risque d’être arrêtée et poursuivie uniquement en raison de son orientation sexuelle présumée, tout Marocain devrait se sentir préoccupé".