SCANDALE - L'Américain Martin Shkreli est jugé depuis ce mercredi à New York pour fraude et conspiration. A la tête de trois sociétés, il aurait menti afin de dérober plus de 10 millions de dollars. Il s'est surtout fait connaître en augmentant le prix d'un médicament contre le sida de 5000%.
Martin Shkreli est-il un "génie un peu autiste"? Ou un menteur ayant dérobé des millions alors qu'il gérait de multiples sociétés ? Le procès de "l'homme le plus détesté" des Etats-Unis s'est ouvert ce mercredi à New York. Le jeune entrepreneur de 34 ans au sourire narquois a acquis ce surnom peu enviable après qu'un groupe pharmaceutique qu'il dirigeait, Turing, a considérablement augmenté le prix du Daraprim en 2015 : du jour au lendemain, la somme à débourser pour obtenir ce médicament contre le sida a grimpé de 5000%.
Pourtant, ce n'est pas en raison de ce scandale que Martin Shkreli se retrouve en procès devant le tribunal fédéral de Brooklyn. Le New-Yorkais doit en réalité répondre de fraude sur titres, fraude bancaire, conspiration dans la gestion de trois sociétés qu'il a dirigées - deux fonds alternatifs, MSMB Capital et MSMB Healthcare, et une société pharmaceutique, Retrophin, qu'il avait fondée en 2011.
Schéma pyramidal classique
Mercredi en fin d'après-midi, à l'ouverture des débats, le procureur fédéral Karthik Srinivasan l'a présenté comme un menteur en série, "mentant pour obtenir l'argent des investisseurs, puis volant une société cotée et ses actionnaires pour rembourser ces mêmes investisseurs", selon un schéma pyramidal frauduleux classique. Selon l'accusation, Shkreli aurait accumulé, "mensonges après mensonges après mensonges", "dérobant au total plus de 10 millions de dollars à Retrophin et ses actionnaires". Au total, il fait face à huit chefs d'accusation qui pourraient lui valoir, en cas de condamnation, jusqu'à 20 ans de prison.
Programmé à lundi, le procès avait été retardé en raison du llourd passif de l'accusé : plus d'une centaine de jurés potentiels ont dû être excusés après avoir indiqué avoir une opinion trop négative de lui pour pouvoir le juger objectivement. Certains sont même allés jusqu'à le qualifier de "serpent".
Depuis l'affaire du Daraprim, beaucoup le voient comme "le visage de la cupidité" de l'industrie pharmaceutique : le prix du traitement est passé de 13,5 dollars à 750 dollars. D'autant que Martin Shkreli était apparu comme singulièrement méprisant lors d'une audition au Sénat américain en février 2016, sur l'augmentation des tarifs de certains médicaments.
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