Un pétrolier attaqué en mer d'Oman, l'Iran pointé du doigt

TG
Publié le 16 novembre 2022 à 16h57

Source : Sujet TF1 Info

Un navire transportant une cargaison de gazole a été visé par un projectile au large de la côte d'Oman.
La compagnie, basée à Singapour, appartient à un milliardaire israélien.
Selon l'état hébreu, Téhéran serait à la manœuvre.

Une "provocation" de l'Iran au large de la côte d'Oman ? C'est en tout le point de vue des autorités israéliennes. Ces dernières ont pointé du doigt Téhéran, ce mercredi, après l'agression d'un navire transportant une cargaison de gazole.

Le navire citerne Pacific Zircon "a été touché par un projectile à environ 150 miles (241 kilomètres) de la côte d'Oman vers 15h30 le 15 novembre", a affirmé dans un communiqué le transporteur Eastern Pacific Shipping, sans donner d'autres détails. Aucun membre de l'équipage n'a été blessé et il n'y a pas eu de fuite de carburant dans la mer, la coque du navire ayant subi des "dommages mineurs", a néanmoins indiqué Eastern Pacific Shipping. Selon Samir Madani, co-fondateur du site TankerTrackers.com, spécialisé dans le transport maritime, le tanker transportait 42.000 tonnes métriques de gazole, destinées à Buenos Aires.

Un drone "similaire" à ceux utilisés en Ukraine

Si Jérusalem a rapidement dénoncé l'attaque, c'est que la compagnie au milliardaire israélien Idan Ofer. Ce dernier est l'un des deux fils du magnat du transport Sammy Ofer, décédé en 2011. Un responsable israélien a affirmé que le projectile avait été lancé par des "drones" similaires à "ceux que les Iraniens vendent à la Russie pour être utilisés en Ukraine". "Ceci est une provocation iranienne", a-t-il affirmé à l'AFP sous couvert d'anonymat, estimant que l'incident était destiné à "perturber" la tenue de la Coupe du monde de football qui débute dimanche au Qatar. 

Les agissements de Téhéran dans cette zone maritime particulièrement stratégique, voie de navigation quasi-exclusive pour connecter les pays pétroliers du Golfe aux marchés mondiaux, sont souvent dénoncés par les Occidentaux. En juillet 2021, l'armée américaine avait pointé la responsabilité de la République islamique dans l'attaque du MT Mercer Street, un pétrolier géré par une société appartenant à un milliardaire israélien, qui avait fait deux morts. La République islamique avait fermement nié avoir un quelconque lien avec l'attaque. 

Pourquoi une nouvelle attaque et maintenant ? Le calendrier pourrait expliquer un tel acte. Car l'Iran et les pays occidentaux sont engagés dans des pourparlers pour relancer l'accord historique de 2015, visant à freiner le programme nucléaire iranien en échange d'un allégement des sanctions. Or les négociations sont au point mort. "Le risque d'attaques contre des transporteurs et des infrastructures énergétiques dans la région a augmenté en raison de l’absence de progrès dans les négociations américano-iraniennes sur le dossier nucléaire et la décision de Washington d'imposer de nouvelles sanctions à l'Iran", a souligné Torbjorn Soltvedt de la société de renseignement sur les risques Verisk Maplecroft. 

Selon Torbjorn Soltvedt, Téhéran pourrait également chercher à déstabiliser la région comme "tactique de diversion" afin de détourner l'attention des manifestations qui secouent le pays depuis deux mois. L'Iran est en effet le théâtre d'une vague de contestation depuis la mort il y a deux mois, de Mahsa Amini. Des centaines de personnes ont été arrêtées. 


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