PORTRAIT - Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a connu une ascension fulgurante marquée par des réformes économiques, sociales et religieuses inédites dans ce pays pétrolier ultraconservateur, mais aussi par de nombreux actes de répression dénoncés comme de l'autoritarisme.
Une main de fer dans un gant de velours. Depuis 2015, le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a connu une ascension fulgurante. Une ascension marquée par des réformes économiques, sociales et religieuses inédites dans ce pays pétrolier ultraconservateur. Mais aussi par de nombreux actes de répression, dénoncés comme de l'autoritarisme.
Son costume de réformateur, il le cultive depuis 2017 quand, après avoir écarté son cousin Mohammed ben Nayef pour devenir le prince héritier, celui qu'on surnomme "MBS" a développé des relations étroites avec la Maison Blanche. En particulier avec le gendre et le conseiller de Donald Trump, Jared Kushner. Il a cherché à cultiver en Occident l'image d'un réformateur, réduisant les pouvoirs de la police religieuse, donnant son accord à la réouverture de cinémas, à l'organisation de concerts et à l'entrée des femmes dans les stades. Le prince Mohammed a séduit, notamment aux Etats-Unis, en Europe et en Asie, et le royaume n'a cessé d'annoncer des méga-projets de développement, notamment dans les domaines du tourisme et du divertissement. La pièce centrale de "Vision 2030" a été l'intention de vendre 5% des parts du géant pétrolier Aramco, censés rapporter quelque 100 milliards de dollars à l'Etat, mais ce projet bat de l'aile et n'a cessé d'être reporté.
Une purge pour consolider son pouvoir
Mais depuis sa nomination en tant que prince héritier, MBS n'a pas hésité à réprimer avec une poigne de fer toute contestation militante de la monarchie absolue. Des princes, des ministres mais aussi des hommes d'affaires : des dizaines de personnes ont ainsi été écrouées début novembre 2017. Une vague d'arrestations qui correspondait à l'ouverture d'enquêtes par la commission anticorruption, pour certaines assez anciennes, dont une concerne les inondations meurtrières ayant dévasté en 2009 la ville de Jeddah, à l'ouest du pays. La panique a semble-t-il été contagieuse, puisque les forces de sécurité ont cloué au sol des avions privés, peut-être pour empêcher que certaines personnalités quittent le territoire.
Aussi vaste soit-elle, cette purge apparait comme la mise en pratique de l'intervention choc du prince héritier à un forum économique d'investisseurs le 24 octobre à Ryad. Ce jour-là, il avait promis une nouvelle Arabie "modérée, ouverte et tolérante", en rupture avec l'image d'un pays longtemps considéré comme l'exportateur du wahhabisme, doctrine rigoriste a ses affidés dans les rangs djihadistes. Et le nouvel homme fort du royaume de marteler : "Nous n'allons pas passer 30 ans de plus de notre vie à nous accommoder d'idées extrémistes et nous allons les détruire maintenant".
Un dirigeant favorable à un "assouplissement" des règles pour les femmes
Le prince s'était déjà offert un joli coup de publicité en septembre 2017, en annonçant la levée de l'interdiction faite aux femmes de conduire. Une révolution dans ce pays, le seul à appliquer une telle règle. Depuis, des Saoudiennes ont célébré la fête nationale mêlées aux hommes, et trois stades vont désormais être autorisés à la gente féminine. Du jamais vu, certes… Sauf que, peu auparavant, les forces de police avaient procédé à des arrestations dans les milieux religieux et intellectuels. En outre, les femmes restent soumises à la tutelle d'un homme pour faire des études ou voyager.
Une ascension fulgurante
Né le 31 août 1985, "MBS" est diplômé de droit de la King Saud University. Père de deux garçons et de deux filles, il est devenu en 2009 conseiller spécial de son père, qui était à l'époque gouverneur de Ryad, avant de diriger le cabinet princier en 2013 quand son père est devenu prince héritier.
En avril 2014, Mohammed ben Salmane était devenu secrétaire d'Etat et membre du gouvernement, avant sa nomination comme ministre de la Défense et chef du cabinet royal le 23 janvier 2015, jour où son père a succédé au roi Abdallah, mort à 90 ans. Ayant la réputation d'un réformateur pressé, celui qui n'est pas partisan de la polygamie en vigueur dans son pays n'était pas destiné à prendre les rênes du pouvoir : il était second dans l'ordre de succession, position qu'il avait décrochée, en même temps qu'une série de responsabilités économiques et militaires lorsque son père a accédé au trône.
Acquisitions fastueuses
Outre son ascension politique, Mohammed ben Salmane procède à des acquisitions fastueuses. Selon le New York Times, il aurait ainsi acheté il y a deux ans le "Château Louis XIV" à Louveciennes (Yvelines) pour 275 millions d'euros, en faisant la demeure la plus chère du monde. C'est aussi lui qui a récupéré aux enchères en novembre "Salvator Mundi", un tableau de Leonard de Vinci, pour 382 millions d'euros.
Là aussi, l'oeuvre est désormais devenue la plus chère du monde.
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