CRIME - Le baron mexicain de la drogue Joaquin "El Chapo" Guzman est parvenu à s'échapper d'une prison de haute sécurité pour la deuxième fois en 14 ans, a annoncé le gouvernement dimanche.
En 2001, "El Chapo" s’était fait la belle d’une prison de haute sécurité mexicaine, discrètement caché dans un panier à linge. Le baron de la drogue a remis ça dimanche, cette fois-ci à la prison d’Altiplano. Un coup dur pour les autorités et tout particulièrement le président Pena Nieto, qui s’était engagé il y a en 2012 à le mettre derrière les barreaux.
Joaquin "El Chapo" Guzman a été aperçu pour la dernière fois samedi soir près de la salle de douche de la prison d'Altiplano, à 90 kilomètres à l'ouest de la capitale, avant de disparaître, a indiqué la Commission nationale de sécurité dans un communiqué. "Après avoir constaté qu'il ne réapparaissait pas", une alarme a été lancée et "son évasion a été confirmée". Depuis, "El Chapo" est – encore - devenu l’homme le plus recherché du Mexique : "des recherches ont été lancées dans la zone pour le retrouver ainsi que sur les routes des Etats voisins". Les vols depuis l'aéroport voisin de Toluca ont été suspendus.
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Coup dur pour le président Nieto
"El Chapo", diminutif de "chaparro" ("courtaud"), allusion à sa taille 1,64 mètre, s'était déjà évadé d'une prison de haute sécurité en 2001, caché dans un panier à linge sale. Après 13 ans de traque, des militaires étaient parvenus à le capturer en février 2014 lors d'un raid nocturne dans la station balnéaire de Mazatlan, dans l'Etat de Sinaola. Guzman, 58 ans, était considéré comme le baron de la drogue le plus recherché au monde, à la tête du puissant cartel de Sinaola. Sa tête avait été mise à prix 5 millions de dollars par les Etats-Unis et plus de 2,2 millions par le Mexique
Cette deuxième évasion est un coup dur pour le président Pena Nieto en route actuellement vers la France où il doit effectuer une visite d'Etat de quatre jours à partir de lundi. Son gouvernement s'était en effet engagé à arrêter ce baron de la drogue, puissant et craint, qui était devenu l'un des symboles du narcotrafic contre lequel l'ancien président Felipe Calderon (2006-2012) avait déployé l'armée. Après son arrestation l'an dernier, les autorités avaient exhibé devant les caméras ce petit homme moustachu, en chemise blanche, entouré de deux soldats de la Marine mexicaine.
Sa clandestinité avait donné lieu à de nombreuses rumeurs, depuis une opération de chirurgie esthétique faciale jusqu'à des promenades incognito dans les foires aux bestiaux du Sinaloa.
On raconte également qu'il lui arrivait de se rendre dans des restaurants à la mode, de confisquer les téléphones portables des clients avant de dîner, puis de prendre congé en payant l'ensemble des additions.
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