Les électeurs américains sont appelés aux urnes pour des élections le 8 novembre.Situées à la moitié du mandat du président Joe Biden, elles sont cruciales pour la suite de son action.Majorité parlementaire, influence de Trump, droit à l'avortement : on vous détaille les principaux enjeux de ce scrutin multiple.
Dès le début de son mandat, l'assise électorale du président Biden semblait fragile. Majoritaires de justesse à la Chambre basse du Congrès, alors qu'on les attendait hégémoniques, les démocrates n'ont le contrôle du Sénat que grâce à la double voix dont jouit la vice-présidente Kamala Harris. Et encore.
Alors qu'ils ont autant de sénateurs que les républicains (soit cinquante pour chaque groupe), deux d'entre eux ont plusieurs fois fait barrage aux projets présidentiels, bloquant par exemple le plan de relance massif souhaité par Joe Biden. Les "midterms", ces élections parlementaires de mi-mandat, sont sa seule chance de retrouver les moyens de mettre en œuvre sa politique. Or sa popularité est à nouveau en baisse, et l'inflation galopante pourrait inciter les électeurs à le sanctionner.
Plusieurs élections en une
Le 8 novembre, c'est un scrutin multiple qui amènera les électeurs américains aux urnes, comme tous les deux ans. Il s'agit notamment de renouveler complètement la Chambre des représentants, le mandat des députés étant limité à deux ans. Les démocrates avaient profité eux-mêmes de l'impopularité de Donald Trump, alors président, pour reprendre le contrôle de cette chambre basse du Congrès en 2018. Ils n'ont plus que huit sièges d'avance sur les républicains, avec 220 députés contre 212 pour ces derniers, qui sont désormais les favoris des pronostics pour en récupérer la majorité lors du scrutin du 8 novembre.
35 sièges remis en jeu au Sénat
Ces élections seront aussi l'occasion de renouveler le tiers du Sénat, comme tous les deux ans, le mandat des sénateurs étant d'une durée de six ans. 35 sièges sont en jeu cette année, dont 14 détenus actuellement par des démocrates, et 21 par des républicains. Les deux groupes sont actuellement à égalité, avec cinquante sièges chacun, la double voix dont jouit la vice-présidente Kamala Harris, en tant que présidente du Sénat, offrant aux Démocrates une courte majorité.
Or, depuis le début du mandat de Joe Biden, l'action présidentielle est entravée par deux sénateurs démocrates récalcitrants, qui se sont plusieurs fois opposés à ses projets. Joe Manchin, qui représente la Virginie-Occidentale, et Kyrsten Sinema, mandatée par l'Arizona, très conservateurs en termes de dogmes économiques, ont notamment bloqué à eux seuls le plan de relance massif que souhaitait Joe Biden.
Surmonter le blocage du Sénat
Depuis plusieurs semaines, le président américain appelle justement les électeurs à modifier le rapport de forces au Sénat, pour sortir du blocage de facto de la mise en œuvre de ses orientations. Pour motiver l'électorat, Joe Biden mise beaucoup sur l'enjeu du droit à l'avortement. Il promet ainsi de l'inscrire dans la loi fédérale, pour court-circuiter la décision récente de la Cour suprême, qui permet aux États conservateurs de l'interdire localement.
Pour passer outre les deux sénateurs démocrates, qui s'opposent à la procédure qui permettrait de se passer de la majorité de 60% théoriquement nécessaire, il faudrait donc au camp démocrate deux sénateurs de plus au soir du 8 novembre, tout en conservant la majorité à la chambre des Représentants.
Un objectif qui semble très ambitieux, avec l'impopularité actuelle de l'administration Biden, et alors que les élections de mi-mandat sont justement le moyen qu'utilisent traditionnellement les électeurs pour sanctionner le président en exercice. L'enjeu du droit à l'avortement, s'il a sensibilisé l'électorat démocrate lors de la décision historique de la Cour suprême en juin dernier, est largement éclipsé par les effets de l'inflation record sur le quotidien des Américains. Les pronostics donnent pour l'heure un rapport de force à nouveau très serré, avec un léger avantage aux républicains.
Des référendums sur le droit à l'avortement
Le scrutin du 8 novembre sera aussi l'occasion de plusieurs consultations locales. Cinq États ont en effet choisi de donner le choix à leurs électeurs quant au droit à l'avortement. En annulant, en juin dernier, l'arrêt historique Roe v. Wade, la Cour suprême a en effet renvoyé aux États le contrôle juridique du droit à l'avortement. Si certains États conservateurs ont immédiatement promulgué des lois interdisant l'avortement, la Californie, le Kentucky, le Michigan, le Montana et le Vermont utiliseront la journée électorale du 8 novembre pour consulter leurs électeurs. Les habitants du Kansas avaient choisi en août dernier, au cours des élections primaires, de rejeter le projet de retirer le droit à l'avortement de la Constitution de l'Etat.
Au Sénat comme à la Chambre des représentants, de nouveaux candidats républicains devraient faire leur entrée, alignés sur le refus de Donald Trump de reconnaître sa défaite aux élections de 2020. Deux ans après l'invasion du Capitole par une foule de ses partisans, l'arrivée de ces "bébé-Trump" pourrait offrir une rampe de lancement à l'ancien président pour les élections de 2024- si toutefois les poursuites dont il fait l'objet ne le lui interdisent pas.
S'ils récupèrent la majorité à la Chambre des représentants et/ou au Sénat, les républicains promettent notamment d'ouvrir des enquêtes sur la gestion de la pandémie de Covid-19 par l'administrant Biden, ciblant certaines des figures honnies par le mouvement antivax, comme le conseiller médical de la Maison Blanche, Anthony Fauci. Inversement, ils prévoient de mettre fin à la commission parlementaire d'enquête sur l'attaque du Capitole, qui s'est récemment resserrée sur le rôle de l'ancien président Trump.
Ils devraient aussi bloquer l'action de l'exécutif, et détricoter ce qui a été mis en place depuis deux ans, comme l'interdiction des forages pétroliers et gaziers. Certains parlementaires républicains proposent également interdire l'avortement au-delà de 15 semaines, cette fois au niveau national.
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