TOLLÉ - L'administration Trump a admis jeudi qu'elle utilisait des tests ADN pour réunir jusqu'à 3.000 mineurs migrants avec leurs parents sans-papiers, nouvel épisode controversé dans l'affaire de ces séparations ordonnées au nom d'une politique de "tolérance zéro" sur l'immigration.
C’est une nouvelle controverse dans un climat déjà tendu. L’administration Trump a admis ce jeudi qu’elle utilisait des tests ADN pour réunir jusqu’à 3.000 mineurs migrants séparés de leurs parents sans-papiers. La pratique de ces tests ADN avait été dénoncée par les associations de défense des migrants, et a donc été confirmée par Alex Azar, le ministre de la Santé, lors d’une conférence téléphonique. "Nous conduisons des tests ADN pour confirmer les liens de parenté rapidement et rigoureusement", a-t-il indiqué.
Le gouvernement doit en effet faire face à l'affaire de ces séparations de parents et d’enfants ordonnées au nom d'une politique de "tolérance zéro" sur l'immigration. La médiatisation de ces tout-petits paniqués, les récits de parents effondrés, sans nouvelles de leurs enfants envoyés à des milliers de kilomètres de leurs centres de rétention, avaient indigné l’opinion publique américaine, ainsi que les milieux politiques et religieux. Face au tollé, Donald Trump a mis fin par décret le 20 juin à ces séparations qui s'étaient multipliées depuis qu'il avait ordonné, début mai, l'arrestation systématique et les poursuites au pénal de tous les clandestins franchissant la frontière.
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Un processus "plus expéditif"
Les autorités se sont donc engagées dans un contre-la-montre pour rendre "environ 100 enfants de moins de cinq ans" à leurs parents d'ici mardi, a indiqué le ministre de la Santé. Cette date butoir a été imposée par le tribunal de San Diego, qui réclame au gouvernement de "faire face aux circonstances chaotiques qu’il a créées". Mais le délai, court, fait que le gouvernement est "réduit à un processus plus expéditif" pour vérifier les dossiers de chacun, argue le ministre. Les autres mineurs doivent retrouver leurs familles d'ici le 26 juillet. Les familles seront rassemblées en centre de rétention si les parents y sont toujours retenus.
Au total, quelque 11.800 mineurs migrants sont actuellement retenus par les autorités américaines après avoir franchi illégalement la frontière, mais 80% d'entre eux sont des adolescents arrivés seuls, selon Alex Azar. D'après les précédents chiffres officiels, plus de 2.300 mineurs ont été retirés à leurs parents sans-papiers à partir de début mai. Plus de 500 ont été rendus à leurs parents ces derniers jours.
Ils n'ont jamais recensé correctement les parents et enfants
Association Raices
Le fait d’utiliser des tests ADN est vivement critiqué par les associations selon qui cela permet au gouvernement de surveiller ces enfants toute leur vie. Pour l’organisation Raices, le fait révèle même une preuve de "l’incompétence de l'administration et une admission de culpabilité (...) Ils n'ont jamais recensé correctement les parents et enfants". Le ministère de la Santé se défend en indiquant que les autorités n'ont recours à cette méthode que lorsque les documents d'identification ne sont pas fiables ou inexistants. "Les résultats ADN sont uniquement utilisés pour" réunir les familles, a martelé un porte-parole lors de la conférence téléphonique. "Nous devons protéger les enfants".