Migrants de Lampedusa : la préfecture et la mairie démentent l'ouverture d'un camp d'accueil à Menton

C'est la Protection civile et la Police aux frontières qui avaient fait cette annonce auprès de BFMTV. La préfecture des Alpes-Maritimes envisagerait de réquisitionner un terrain à Menton, pour prendre en charge des migrants venus de Lampedusa. La ville frontalière voit affluer d'Italie de nombreux étrangers en situation irrégulière, parmi ceux arrivés massivement sur l'île italienne de Lampedusa la semaine dernière. 

La préfecture a démenti l'installation d'un camp de réfugiés, mais explique dans un tweet qu'il est "prévu d'augmenter temporairement les capacités du local de police pour les étrangers en situation irrégulière interpellés, avant leur remise aux autorités italiennes". La police de Menton interpelle chaque jour des migrants qui passent la frontière illégalement, en grand nombre depuis l'arrivée de près de 8.500 personnes sur l'île italienne de Lampedusa la semaine dernière, à bord de près de 200 embarcations.

Peu après, c'est la mairie de Menton qui a réfuté un projet de réquisition, en démentant "toute installation de migrants sur la commune de Menton, en particulier sur le stade Rondelli", que la rumeur présentait comme lieu d'accueil possible. Le maire (LR), Yves Juhel, propose de mettre à disposition des services de l'État et de la Protection civile "une parcelle municipale à côté du poste frontière", pour héberger une centaine de migrants de façon transitoire, le temps d'étudier leurs demandes d'asile.

En visite à Menton la semaine dernière, le ministre de l'Intérieur avait annoncé des renforts dans la lutte contre l'immigration clandestine. Les unités de forces mobiles, policiers ou gendarmes, passeraient de deux à quatre, pour atteindre un total de plus de 200 personnes. Les militaires affectés à la reconnaissance nocturne en montagne passeront eux de 60 à 120, et les effectifs douaniers seront aussi doublés. 

Ce matin sur Europe 1, Gérald Darmanin avait réitéré un message de fermeté, annonçant se rendre à Rome avec la volonté d'"aider l'Italie à tenir sa frontière" intérieure, tout en rejetant l'idée d'accueillir des migrants hors des cas éligibles à l'asile politique. "Il ne peut pas y avoir comme message donné aux personnes qui viennent sur notre sol (européen) qu'ils seront accueillis quoi qu'il arrive", a martelé le ministre de l'Intérieur.