SAUVETAGE - Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a exhorté, mardi 13 août, l'Europe à trouver une solution pour les plus de 500 rescapés à bord de deux navires humanitaires. Les eaux italiennes leur sont refusées par Matteo Salvini.
Le HCR, l'agence des Nations unies pour les réfugiés, a demandé mardi 13 août aux gouvernements européens de consentir au débarquement des quelque 500 personnes secourues ces derniers jours en Méditerranée, dont 151 à bord de l'Open Arms, le navire humanitaire espagnol qui patiente au large de l'île italienne de Lampedusa.
"Il s'agit d'une course contre le temps", a insisté Vincent Cochetel, envoyé spécial du HCR pour la Méditerranée centrale, en précisant que "des intempéries" sont attendues en mer. Les forces armées maltaises ont pour leur part publié une photographie d'un bateau pneumatique secouru avec un homme mort à bord, tandis qu'un compagnon d'infortune dans un état critique a été acheminé par hélicoptère vers un hôpital.
"La frontière mortifère de la planète est la Méditerranée", a commenté l'ONG espagnole Open Arms à propos du cliché. A bord de l'Ocean Viking, les secouristes interrogées par une journaliste de l'AFP indiquaient mardi en fin de journée se diriger vers le nord pour trouver une position d'attente, tout en continuant à scruter l'horizon à la recherche d'embarcations en détresse.
Le navire humanitaire Ocean Viking a secouru lundi 12 août 105 migrants supplémentaires dans les eaux internationales au large de la Libye, et compte désormais 356 personnes à la recherche d'un port sûr pour débarquer. Dans le même temps, plus de 150 migrants restent bloqués sur le navire espagnol Open Arms au large de l'île italienne de Lampedusa. Certains sont dessus depuis plus de 10 jours. L'opération de sauvetage de ce lundi a été plus compliquée que les précédentes : quand les zodiacs des marins-sauveteurs sont arrivés à sa hauteur, le canot où se trouvaient 105 hommes et adolescents avait commencé à se dégonfler et plus d'une demi-douzaine de personnes sont tombées à l'eau, mais tous sont sains et saufs.
Refus de Malte et de l'Italie
L'Ocean Viking est équipé pour accueillir entre 200 et 250 personnes dans de bonnes conditions dans des conteneurs aménagés sur le pont, mais il a encore la capacité de recueillir de nouveaux migrants si la situation l'impose, affirment les deux ONG. Le grand bateau rouge restait donc au large de la Libye, d'autant qu'un autre canot, parti en même temps que celui secouru lundi, avait été signalé.
Les autorités maltaises, contactées par l'Ocean Viking avant le sauvetage de ce lundi, ont refusé d'accueillir les migrants présents à bord, estimant qu'elles n'étaient tenues de le faire que dans le cas d'opérations conduites dans sa zone de secours. Tous les migrants de l'Ocean Viking, qui bat pavillon norvégien, ont été secourus dans la vaste zone dépendant de la Libye, mais selon le coordinateur des opérations à bord, Nicholas Romaniuk, les tentatives pour contacter les garde-côtes libyens sont restées vaines depuis cinq jours.
A Rome, le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, a réitéré "l'interdiction absolue pour ces deux navires étrangers de pénétrer dans les eaux italiennes. Ouvrez les ports de France, d'Espagne ou de Norvège". Il est arrivé par le passé que Tripoli propose un port de débarquement libyen, ce à quoi les ONG se refusent en raison des abus et violences que les migrants risquent d'y retrouver.
Une partie des migrants de l'Open Arms ont été secourus dans la zone de Malte, et la marine maltaise a proposé de les conduire à La Valette, mais l'ONG a refusé, expliquant redouter des actes désespérés de la part de ceux obligés de rester à bord au moment du transfert. Le fondateur de l'ONG espagnole, Oscar Camps, a cependant dénoncé le refus de Malte comme de l'Italie de laisser l'Open Arms s'abriter près de ses côtes, alors que "des creux de 2,2 m sont prévus pour mercredi après-midi".
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