L'armée israélienne a annoncé qu'elle n'ouvrirait pas d'enquête criminelle dans l'immédiat.Pour Tsahal, la journaliste palestinienne a été tuée au cours d'une "situation de combat actif".Shireen Abou Akleh avait été tuée par balle le 11 mai dernier, lors d'affrontements à Jénine.
Selon le quotidien israélien Haaretz, la division des investigations criminelles de la police militaire juge infondé de lancer une enquête sur les causes de la mort de Shireen Abou Akleh, tuée au cours d'affrontements dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine, le 11 mai dernier.
L'armée israélienne estime que la journaliste palestinienne de la chaîne Al-Jazeera a été tuée au cours d'une "situation de combat actif", et se fie aux déclarations des soldats présents, qui ont assuré aux enquêteurs militaires qu'ils ignoraient sa présence sur place. L'armée a cependant déclaré que l'enquête opérationnelle était toujours en cours, et que ses attendus décideront d'un éventuel changement de procédure.
The Israeli military will not open a criminal investigation into the killing of Al Jazeera reporter Shireen Abu Akleh on grounds that there is no suspicion of a criminal act https://t.co/C5MrdXFW3m — Haaretz.com (@haaretzcom) May 19, 2022
Six moments auraient été identifiés, où les soldats israéliens ont échangé des coups de feu avec des militants palestiniens armés, alors que ces derniers étaient proches de plusieurs journalistes, dont Shireen Abou Akleh. L'armée israélienne estime en conséquence ne pas pouvoir déterminer l'origine de la balle qui a tué cette figure très connue dans le monde arabe pour sa couverture du conflit israélo-palestinien.
Selon un communiqué antérieur de Tsahal, la balle qui a tué la journaliste pourrait provenir aussi bien de l'arme d'un militant palestinien, ou d'un tir involontaire d'un sniper israélien- une balle que les autorités palestiniennes ont refusé de remettre aux enquêteurs israéliens.
L'armée israélienne "ne se préoccupe même plus de donner l'impression d'enquêter"
L'ONG israélienne Yesh Din a fustigé la décision de la police militaire, estimant que Tsahal "ne se préoccupe même plus de donner l'impression d'enquêter". Un constat qui fait écho aux déclarations de la haute commissaire aux Droits de l'Homme de l'ONU, qui estimait, la semaine dernière, que "la culture de l'impunité doit cesser maintenant". La chaîne Al-Jazeera, ainsi que des confrères de la journaliste, avaient désigné l'armée israélienne comme responsable directe de sa mort.
Israël a par ailleurs arrêté un des porteurs du cercueil de Shireen Abou Akleh, lors de ses funérailles à Jérusalem, le 13 mai. Les images des soldats israéliens chargeant le cortège funèbre avaient indigné l'opinion internationale. Si les avocats d'Amro Abou Khudeir affirment que leur client a été interpellé pour son rôle lors de ces heurts, la police israélienne réplique qu'il s'agit de poursuites pour une autre affaire.