Mort du lion Cecil : que pèse le business de la chasse aux fauves en Afrique ?

Publié le 2 août 2015 à 15h45
Mort du lion Cecil : que pèse le business de la chasse aux fauves en Afrique ?

LION A TOUT PRIX – Après l'émotion causée dans le monde entier par la mort du lion Cecil, le Zimbabwe a annoncé des restrictions immédiates sur la grande chasse d'animaux sauvages. Metronews passe en revue les questions et chiffres-clés liés au business de la chasse aux grands fauves sur le continent.

Combien y a-t-il de de lions en Afrique ?
Selon différentes statistiques, la population de lions a diminué de 50% au cours de ces trente dernières années, et ils ne seraient plus que 20.000 à 32.000 à peupler de moins en moins de pays africains. En 2012, seuls sept pays comptaient encore une population de lions supérieure à un millier.

Par quoi sont-ils menacés ?
Développement humain, désertification et braconnage expliquent pour une grande part le déclin des lions en Afrique. Mais des ONG dénoncent aussi la responsabilité croissante de la chasse aux trophées. Selon l’ONG américaine IFAW (Fonds international pour la protection des animaux), se basant sur une étude de 2011, près de 5.700 lions ont été chassés à des fins sportives entre 1999 et 2008, et le phénomène s’est encore accentué. Autour du parc Hwange, 72 % des lions adultes mâles ciblés par l'enquête ont été abattus lors de parties de chasse. Avec la mort de Cecil, le débat est relancé et les pétitions fleurissent. Aux Etats-Unis notamment, le sénateur démocrate Robert Menéndez a présenté une loi visant à empêcher la chasse aux trophées animaliers.

Qu'est-ce que le "Big Five" ?
La mort du lion Cecil jette la lumière sur le business monté sur le dos des "Big Five". Soit les cinq grands animaux mythiques de l'Afrique que les amateurs de chasse les plus fortunés rêvent de tuer : à savoir l'éléphant, le rhinocéros, le buffle, le léopard et le lion. Accomplir son "Big Five", c'est le graal du chasseur.

Combien peut rapporter une chasse aux lions ?
De nombreuses agences, notamment américaines, organisent ainsi de telles chasses dans des pays comme l’Afrique du Sud, la Tanzanie ou le Mozambique. Tous les lions n'ont pas la même valeur : une agence peut proposer, par exemple, un tarif à 16.500 dollars pour tuer un lion à crinière blonde, 35.000 dollars pour un lion à crinière noire. Walter Palmer aurait déboursé 50.000 dollars pour tuer Cecil. A noter que les lionnes, elles, peuvent être tuées pour moins de 10.000 dollars.

La chasse aux fauves est-elle légale dans tous les pays d'Afrique ?
La Zambie a réautorisé la chasse aux lions et aux léopards  - interdites depuis janvier 2013 - alors que le Zimbabwe vient d'annoncer la restriction de la chasse aux lions après le tollé provoqué par la mort du "roi" Cecil. "La chasse aux lions, aux léopards et aux éléphants dans les aires bordant le parc national de Hwange est suspendue avec effet immédiat", a indiqué l'autorité des parcs nationaux zimbabwéens (ZPWMA). Au Botswana, des avocats tentent d'obtenir la levée de l'interdiction de la chasse à l'éléphant, imposée en janvier 2014 par le gouvernement comme sur toutes les espèces sauvages.

Est-ce un business lucratif ?
La chasse au gros gibier est courante dans toute l'Afrique australe et génère des recettes substantielles dans les caisses des Etats, grâce à des permis vendus, selon un système de quotas, aux agences spécialisées dans les safaris. Bien que controversée, la chasse est considérée par de nombreux experts comme un moyen efficace de protection de la faune sauvage à long terme. Arguments : les taxes versées par les chasseurs sont réinvesties pour la préservation de la faune, mais surtout, cette chasse visant une riche clientèle est la seule activité générant suffisamment de revenus pour permettre de conserver les terres sauvages en Afrique.

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La rédaction de TF1info

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