TROUBLES - Trois militants d'extrême droite ont été inculpés mercredi 3 juin à Las Vegas pour incitation à la violence durant une manifestation pacifique pour George Floyd. Tous font partie du mouvement "Boogaloo", lequel tente de déclencher une guerre civile avec, pour objectif fina, la chute de l'Etat fédéral.
"Des acteurs violents ont détourné des manifestations pacifiques dans tout le pays, exploitant la colère réelle et légitime suscitée par la mort de George Floyd au service de leurs visées extrémistes." Nicholas Trutanich, le procureur du Nevada, s'est fendu d'un communiqué aux accents très politiques, mercredi 3 juin, pour annoncer l'inculpation de trois militants d'extrême droite. Mais aussi mettre des mots sur un phénomène qui, depuis plusieurs mois, gagne du terrain aux Etats-Unis. Son nom ? Le "boogaloo".
Inventé il y a plus d'un demi-siècle pour qualifier un courant musical en plein essor – un croisement entre la soul et les rythmes afro-cubains –, ce terme, qui s'appuie aussi sur un film culte de 1984, s'invite à nouveau dans l'actualité depuis le début de l'année. Derrière les "Boogaloo Bois" se cachent des militants qui, jusqu'alors, gravitaient au sein de l'"Alt-right", l'extrême droite américaine. Avec une particularité : ils prônent un chaos organisé afin de faire tomber l'Etat fédéral. "Ce terme est employé par les extrémistes qui promeuvent la guerre civile et la chute de la société", a assuré le procureur du Nevada.
Chemises hawaïennes, amour des armes et détestation de l'Etat
D'après Nicholas Trutanich, les trois membres du Boogaloo ont été arrêtés au cours d'une manifestation en hommage à George Floyd. Signe particulier, ils étaient en possession de cocktails molotov. "Le Boogaloo, c’est le chaos qui doit amener la fin d’un État, considéré par l’ultra-droite américaine comme étant intrinsèquement illégitime et totalitaire", estime pour sa part Jean-Yves Camus, directeur de l'Observatoire des Radicalités Politiques (ORAP).
Visibles dans les cortèges ces derniers jours aux quatre coins des Etats-Unis, les "Boogaloo Bois" – souvent reconnaissables à leurs chemises hawaïennes – ont d'abord essaimé sur Internet. Entre février et avril, à l'heure où le confinement s'installe aux Etats-Unis, des dizaines de groupes se forment sur Facebook. Jusqu'aux émeutes en réaction à la mort de George Floyd, qui leur permettent d'essayer de tirer profit de la situation. Les spécialistes de ces groupes, cités notamment par le Washington Post, s'interrogent d'ailleurs sur le rôle qu'auraient pu jouer certains de ces militants dans le déclenchement des violences qui ont embrasé des dizaines de villes américaines ces jours derniers, là où le président Donald Trump, révéré par l'"Alt-Right", met la responsabilité des violences sur le compte des militants "antifas".
Si la chute du pouvoir en place constitue le but recherché par les "Boogaloo Bois", le mouvement ne semble pas, pour l'heure, avoir de colonne vertébrale idéologique. C'est en tout cas l'avis de la chercheuse américaine JJ Macnab, selon laquelle le mouvement n'est pas cohésif. "Il y a des poches de suprémacistes blancs, mais les militants les plus jeunes et ceux regroupés dans les plus grands groupes Boogaloo ne le sont généralement pas", estime-t-elle. Et d'ajouter : "Bien qu'il y ait des Boogaloos Bois qui soutiennent fortement Trump, les plus jeunes du mouvement et la majorité des groupes Boogaloo le détestent. (…) Certains soutiennent la police, pas la majorité."
Et la chercheuse d'ajouter : "Ils partagent un jargon, les tenues, l'amour des armes à feu et le désir d'utiliser la violence pour gagner du pouvoir. Mis ils ne partagent pas réellement un objectif commun une fois ce pouvoir atteint."
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