Les corps inanimés de 21 jeunes ont été découverts dimanche dans un bar de nuit du quartier pauvre d'East London, en Afrique du Sud.Les causes de ces décès restent un mystère : certains évoquent un empoisonnement, d'autres une intoxication.
Que s'est-il passé cette nuit-là ? Au lendemain de la mort de 21 jeunes, dans un bar du quartier pauvre d'East London en Afrique du Sud, le mystère demeure quant aux circonstances ayant conduit à leur décès. De l’alcool frelaté, une intoxication au gaz ou, pire encore, un empoisonnement collectif ? Les enquêteurs n’écartent aucune piste, alors que des autopsies sont en cours. Parmi les survivants, certains évoquent néanmoins la présence d'une "odeur" suspecte.
"Je me suis évanouie. J'étais à bout de souffle, il y avait une forte odeur, une sorte de spray. Nous avons pensé à du gaz poivré", raconte à l'AFP Snovuyo Monyane, âgée de 19 ans. La jeune femme, qui travaillait ce soir-là pour une marque d'alcool, a repris connaissance lorsqu'elle a reçu de l'eau dans le visage : "Il y avait des corps étendus. Certains les ont aspergés d'eau mais ils n'ont même pas bougé."
Vomissements, maux de tête...
Au total, 31 personnes ont dû être conduites à l'hôpital. Vomissements, maux de tête, certains se sont également plaints de douleurs au dos et au thorax. Deux personnes sont encore hospitalisées. "Des échantillons ont été prélevés et envoyés par avion aujourd'hui au Cap", à 800 kilomètres à l'ouest d'East London, où des tests notamment toxicologiques doivent être menés, a déclaré Unathi Binqose, un représentant du gouvernement chargé des questions de sécurité. Une équipe d'enquêteurs a été envoyée spécialement de Pretoria. Pour l'instant, la police n'a procédé à aucune arrestation.
Selon les autorités, la plupart des victimes sont des étudiants qui fêtaient les résultats des examens de fin de semestre.
Dimanche, parents et proches des jeunes disparus s'étaient rassemblés devant le bar, pendant que des voitures mortuaires transportaient les corps vers la morgue. Le ministre de la police, en larmes, a décrit des images "terrible" après avoir vu les corps. Le président Cyril Ramaphosa a regretté que des adolescents aient été admis "dans un lieu qui, à première vue, devrait être interdit aux personnes de moins de 18 ans".
En Afrique du Sud, la consommation d'alcool est interdite aux moins de 18 ans. Mais la législation n'est pas toujours appliquée en particulier dans les bars informels. Les "shebeens" étaient des débits de boissons illégaux sous l'apartheid. Ils sont aujourd'hui autorisés ou tolérés dans les townships, anciens ghettos noirs. Le chef de la Commission de l'Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a exprimé dans un tweet sa tristesse et adressé ses prières "en ce moment de chagrin et de douleur indicibles".