PROJET - Le mur à la frontière mexicano-américaine promis par Donald Trump sera finalement financé... par le Congrès. Mais le président élu a réaffirmé sur Twitter que les Mexicains paieront la note plus tard. "Pas du tout", répond-on de l'autre côté du Rio Grande.
C'était l'une des principales promesses de Donald Trump durant sa campagne : ériger un mur entre les Etats-Unis et le Mexique afin de limiter l'immigration clandestine mexicaine. Le tout était assortie d'une condition : ce seront les Mexicains qui paieront la note.
Mais, ô surprise, Donald Trump a finalement reconnu ce vendredi que le Congrès américain avancerait l'argent "pour aller plus vite". C'est la chaîne CNN qui avait vendue la mèche jeudi 5 janvier en révélant que l'équipe de transition du président élu avait approché les responsables républicains pour pouvoir financer le mur par une allocation de crédits dès le mois d'avril. Une telle procédure reviendrait à financer l'édifice avec l'argent des contribuables américains.
Donald Trump a aussitôt réagi à ces révélations en dégainant son arme fatale : son compte Twitter. "La presse malhonnête ne mentionne pas que tout l'argent dépensé à la construction du Grand Mur (pour que ça aille plus vite) sera remboursé par le Mexique plus tard !" a-t-il plastronné.
The dishonest media does not report that any money spent on building the Great Wall (for sake of speed), will be paid back by Mexico later! — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 6 janvier 2017
Le Mexique ne paiera jamais pour un mur
Le président mexicain, en septembre 2016
Une position que ne partage par le président mexicain, Enrique Pena Nieto qui, avant une rencontre en septembre avec le celui qui était encore candidat, avait déclaré sur Twitter : "Je répète ce que je dirai personnellement à Donald Trump, le Mexique ne paiera jamais pour un mur".
Repito lo que le dije personalmente, Sr. Trump: México jamás pagaría por un muro. https://t.co/IJNVe0XepY — Enrique Peña Nieto (@EPN) 1 septembre 2016
Ce jeudi, c'est son prédécesseur Vicente Fox qui lui a emboîté le pas, toujours sur Twitter (décidément) :
Trump may ask whoever he wants, but still neither myself nor Mexico are going to pay for his racist monument. Another promise he can't keep. — Vicente Fox Quesada (@VicenteFoxQue) 6 janvier 2017
"Trump peut demander à n'importe qui, mais pas plus moins que le Mexique n'allons payer pour ce monument raciste. Une autre promesse qu'il ne pourra pas tenir."
Le coût du projet estimé à plus de 10 milliards de dollars
Pas de quoi tourmenter Kellyanne Conway, principale conseillère de Donald Trump, qui, de son côté, a indiqué que le président élu ne reviendrait pas sur sa promesse ni sur son financement : "De notre point de vue, rien n'a changé. C'est le Congrès qui examine différentes options pour le financement du mur", a-t-elle déclaré dans l'émission "This Morning" sur la chaîne CBS.
Le coût du projet n'est pas encore estimé mais selon un rapport interne, établi par les services américains des douanes et des contrôles aux frontières, il devrait s'élever à plus de dix milliards de dollars.
Au cours de la campagne électorale, l'équipe de Trump avait publié un document expliquant comment il entendait contraindre les autorités mexicaines à financer la construction du mur en interdisant aux Mexicains sans papiers travaillant aux Etats-Unis d'envoyer de l'argent à leurs familles au Mexique. Selon le document, ces transferts de fonds sont estimés à 24 milliards de dollars par an. "La décision est facile pour le Mexique : verser une fois cinq à dix milliards de dollars pour s'assurer que 24 milliards de dollars continuent à entrer dans le pays année après année", expliquait le texte.