La visite de Nancy Pelosi à Taïwan a provoqué l'ire de la Chine.Ce n'est pas la première fois que l'élue américaine offense Pékin.Depuis 1991, l'actuelle présidente de la Chambre des représentants des États-Unis s'oppose au régime communiste.
C'est une visite particulièrement scrutée. Alors que Nancy Pelosi fait le tour de l'Asie, elle a décidé de s'arrêter à Taïwan ce mardi 2 août. Une visite qui a irrité Pékin, qui a annoncé des "actions militaires ciblées" en réponse. Si les États-Unis ont toujours pratiqué à l'égard de Taïwan une diplomatie dite d'"ambiguïté stratégique", Nancy Pelosi a, de son côté, un avis bien plus arrêté sur la Chine. Depuis plus de 30 ans, elle s'oppose clairement au régime communiste.
Un combat pour reconnaître le "massacre" à Tian'anmen
Le premier pied de nez à Pékin remonte à 1991. Alors représentante du 5e district de Californie, elle se rend sur la place Tian'anmen, contre l'avis des escortes officielles qui l'accompagnent. On est alors deux ans après la répression violente des manifestations par le gouvernement chinois. C'est là que, comme l'a rappelé la BBC, elle déploie une petite bannière noire en hommage aux manifestants décédés lors de cette répression. Une visite qu’elle assume complètement. Depuis, l'élue américaine a également contribué à l'adoption d'une résolution condamnant les actions de la Chine en 1989 et n'a jamais cessé de dénoncer ce qu'elle décrit comme le "massacre" des manifestants de Tian'anmen.
28 years ago, we traveled to Tiananmen Square to honor the courage & sacrifice of the students, workers & ordinary citizens who stood for the dignity & human rights that all people deserve. To this day, we remain committed to sharing their story with the world. #Tiananmen30 pic.twitter.com/7UqiJVRS3t — Nancy Pelosi (@SpeakerPelosi) June 4, 2019
Ainsi, en 2019, celle qui est désormais seconde dans l'ordre protocolaire pour la succession du président américain après la vice-présidente avait partagé une vidéo en honneur du "courage" et du "sacrifice" des "étudiants, travailleurs et citoyens ordinaires qui ont défendu la dignité et les droits de l'Homme que tout le monde mérite". L'année d'après, elle affirmait qu'il ne fallait pas être "naïfs" face à Chine, et plutôt lui "présenter un front uni". Plus récemment, elle a qualifié les manifestations de "l'un des plus grands actes de courage politique" et en a profité pour dénoncer le "régime oppressif" du parti communiste.
Au-delà de la seule volonté de mémoire autour de cette date historique, Nancy Pelosi s'est opposée, à de nombreuses reprises, à la normalisation des relations avec la Chine. En 1993, elle s'est ainsi opposée à la candidature de Pékin pour l'organisation des Jeux olympiques. Elle faisait ensuite partie des élus qui ont exhorté le président américain de l'époque, George W. Bush, à boycotter la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'été de 2008 en Chine. Sans succès. Idem 14 ans après. L'hiver dernier, elle a pris la tête des appels au "boycott diplomatique" des Jeux olympiques d'hiver 2022 de Pékin en raison du traitement des Ouïghours en Chine.
Autant de prises de position qui font clairement de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis une fervente opposante au régime chinois. Le gouvernement communiste n'a d'ailleurs jamais caché son mépris envers cette élue, la qualifiant comme "pleine de mensonges et de désinformation". Pas étonnant que sa tournée asiatique crispe Beijing.
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