Le président Bazoum est détenu au palais présidentiel nigérien depuis le coup d'État opéré par des militaires le 26 juillet dernier.Une requête vient d'être déposée devant la Cour de justice de la Cedeao pour obtenir sa libération.Son avocat estime que le président, sa femme et son fils sont "victimes de graves et intolérables violations des droits de l'homme".
Il mène "un combat de droit". Le président nigérien déchu Mohamed Bazoum a décidé de saisir la justice ouest-africaine pour obtenir sa libération et le rétablissement de l'ordre constitutionnel dans le pays, près de deux mois après un coup d'Etat opéré par des militaires qui l'ont renversé et le séquestrent toujours.
"Nous demandons (...) au vu de la violation des droits politiques, que l'Etat du Niger soit condamné au rétablissement immédiat de l'ordre constitutionnel par la remise du pouvoir au président Bazoum qui doit continuer de l'exercer jusqu'à la fin de son mandat le 2 avril 2026", a déclaré mercredi à l'AFP son avocat sénégalais, Maître Seydou Diagne.
De "graves et intolérables violations des droits de l'homme"
La requête a été déposée devant la Cour de justice de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) le 18 septembre dernier. Il y est invoqué "l'arrestation arbitraire" et "la violation de la liberté d'aller et venir" du président Mohamed Bazoum, de sa femme Haziza et de son fils Salem, détenus avec lui au palais présidentiel depuis le coup d'État, le 26 juillet.
Seydou Diagne estime que ses "clients sont victimes de graves et intolérables violations des droits de l'homme. Ils ont le droit de saisir les juridictions compétentes. Ça ne peut pas aggraver leur situation, c'est un motif d'espoir que justice leur soit rendue". Il rappelle aussi qu'en cas de décision favorable, "l'Etat du Niger a(ura) l'obligation juridique d'exécuter la décision".
"Ce qui nous intéresse, c'est d'obtenir une condamnation de l'Etat du Niger par une décision de justice. Le combat de monsieur Bazoum est un combat par le droit", a-t-il souligné.
Quant au général Abdourahamane Tiani, qui est à la tête du régime militaire qui a pris le pouvoir, il "n'est pas habilité par la loi nigérienne pour procéder à des arrestations. Il a été nommé par décret depuis 2011 pour assurer la sécurité du président", clame l'avocat.
La Cour de justice de l'organisation est la principale juridiction de la Cedeao, composée de cinq juges choisis parmi les ressortissants des États membres. Mi-août, les auteurs du coup d'Etat avaient de leur côté annoncé leur intention de "poursuivre" Mohamed Bazoum pour "haute trahison" et "atteinte à la sûreté" du pays.