Après un weekend où la centrale nucléaire de Zaporijjia a été bombardée plus de 24 heures, les autorités ukrainiennes et l'armée russe se renvoient la balle sur la responsabilité de ces frappes.Quatre nouveaux cargos chargés de céréales ont quitté les ports ukrainiens.L'essentiel des informations de ces dernières 24 heures.
Au 166e jour du conflit ouvert par la Russie en Ukraine, les tensions sont toujours aussi vives alors que le risque d'un incident nucléaire plane autour du site de Zaporijjia, plus grand site nucléaire d'Europe. Parallèlement, quatre cargos chargés de céréales ont quitté les ports ukrainiens pour prendre la route sur la mer Noire, des chargements cruciaux pour la sécurité alimentaire mondiale.
Des lignes de front encore actives
La situation à la centrale nucléaire de Zaporijjia inquiète toujours. Après un weekend où le plus grand site nucléaire d'Europe a été bombardé, les autorités ukrainiennes et l'armée russe se renvoient la balle concernant la responsabilité des frappes. "Toute attaque contre des centrales nucléaires est une chose suicidaire", a tenté d'avertir de son côté le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lundi matin, alors qu'il est en déplacement à Tokyo.
"J'espère que ces attaques prendront fin", a-t-il souhaité, espérant par ailleurs que l'Agence internationale pour l'énergie atomique puisse atteindre le site. À la suite de frappes dans la nuit de vendredi à samedi, l'un des réacteurs de la centrale avait dû être arrêté.
Le renforcement des positions russes dans le sud de l'Ukraine. Selon les renseignements ukrainiens et britanniques, des déplacements de forces russes ont été repérés du Donbass pour aller vers la région de Kherson afin de renforcer ces positions alors qu'une contre-offensive ukrainienne a été annoncée. Pour l'instant, un travail préparatoire a été mené avec des frappes visant des dépôts de munitions ou des ponts autour de Kherson.
La ligne de front reste cependant très active quel que soit l'endroit. Samedi, des frappes russes auraient été enregistrées dans une douzaine de villes le long des lignes de front à l'est et au sud, selon l'armée ukrainienne. Un porte-parole a également indiqué que les forces russes ont tenté de mener des assauts dans six zones différentes de la région orientale de Donetsk, mais qu'elles n'ont pas réussi à gagner de territoire et ont été retenues par les forces ukrainiennes.
Des référendums marqueraient la fin d'éventuels pourparlers. Lors de son allocution quotidienne, le président Volodymyr Zelensky a prévenu qu'il ne pourrait plus avoir de négociations avec la Russie si celle-ci organisait des référendums sur le rattachement au pays de certaines zones occupées ukrainiennes. Les forces russes contrôlent désormais de vastes zones de territoire dans la région de Donbass, dans l'est de l'Ukraine, et dans les régions du sud. Des responsables y évoquaient la possibilité d'organiser de tels référendums.
Un deuxième convoi de céréales a quitté les ports ukrainiens
Quatre cargos transportant des céréales ukrainiennes sont partis dimanche. Ce deuxième convoi depuis vendredi est parti "des ports d'Odessa et de Tchornomorsk", avec "environ 170.000 tonnes de marchandises liées à l'agriculture", a précisé le ministère ukrainien des Infrastructures. Le blocage de millions de tonnes de céréales du fait de la guerre a provoqué une envolée des prix alimentaires dans les pays les plus pauvres et suscité la crainte d'une crise alimentaire mondiale. Ce départ a été salué par le pape François qui a souligné que cette situation pourrait être un modèle du dialogue pouvant mettre fin à la guerre en Ukraine.
Amnesty international regrette la "colère" provoquée par son rapport. L'ONG était sous le feu des critiques depuis la publication d'un rapport qui a été accusé par les Ukrainiens de servir "la propagande russe". Celui-ci reprochait notamment aux forces armées ukrainiennes de mettre en danger des civils. Malgré cette déclaration de l'organisation et la démission de la responsable d'Amnesty International en Ukraine, Oksana Pokaltchouk, Amnesty international a cependant maintenu ses conclusions, provoquant à nouveau la colère de Kiev.