"Nulle part où aller": les déplacés d'Idleb abandonnés à leur sort

AFP
Publié le 10 février 2020 à 17h27, mis à jour le 10 février 2020 à 17h35
JT Perso

Source : Sujet JT LCI

Après plusieurs jours passés en vain à chercher un abri dans le nord-ouest de la Syrie, Ghossoun affirme ne plus savoir où aller avec sa famille, qui fuit l'avancée des forces du régime et les bombardements russes dans la région d'Idleb.

Des familles propulsées sur les routes pour fuir les zones de combat. Des enfants qui dorment dans des voitures ou des tentes de fortune faute de trouver un camp pour les accueillir avec leurs parents. 

Près de 700.000 personnes ont été déplacées depuis décembre dans le nord-ouest de la Syrie, où le régime soutenu par l'aviation russe mène une offensive contre le dernier grand bastion jihadiste et rebelle, selon un nouveau bilan fourni lundi par l'ONU. Les violences dans les provinces voisines d'Idleb et d'Alep ont déplacé 689.000 personnes, a indiqué à l'AFP David Swanson, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).

Dernier bastion jihadiste

Les forces du régime syrien sont en effet sur le point de reprendre l'intégralité d'une autoroute stratégique dans la région d'Idleb, dernier bastion sous contrôle jihadiste et rebelle qu'elles cherchent à reconquérir dans le nord-ouest de la Syrie, a indiqué une ONG dimanche. L'autoroute M5, la plus longue de Syrie, relie le sud du pays à la grande ville d'Alep dans le nord, en passant par Damas, la capitale. Ces deux métropoles sont aux mains du régime.

Soutenu par l'aviation russe, le régime de Bachar al-Assad a lancé en décembre une nouvelle offensive dans la région d'Idleb qui lui échappe avec en ligne de mire la reconquête de cette voie clé. 

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Plus de la moitié de la population déplacée

Un peu plus de la moitié de la province d'Idleb et des secteurs attenants des provinces voisines d'Alep, Hama et Lattaquié, sont toujours dominés par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda).  La région abrite aussi d'autres groupuscules jihadistes et des groupes rebelles affaiblis. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), seul un tronçon de deux kilomètres de la M5, situé dans l'ouest de la province d'Alep, échappe toujours au pouvoir. 

"Les forces du régime ont encore avancé sur le terrain dimanche, prenant le contrôle de plusieurs villages" situés près de l'autoroute, a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.  Ce front représente la dernière grande bataille stratégique pour le régime syrien, qui contrôle désormais plus de 70% du territoire national, selon l'OSDH. Le conflit en Syrie a fait plus de 380.000 morts depuis 2011 et jeté sur la route de l'exil plus de la moitié de la population d'avant-guerre.


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