Offensive turque contre les forces kurdes en Syrie

"Elles sont dans le désert, sans eau, sans nourriture" : des proches des femmes de djihadistes français détenues dans les camps kurdes s'inquiètent

Publié le 14 octobre 2019 à 20h01, mis à jour le 15 octobre 2019 à 11h49
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

CHAOS - Des centaines de membres de familles de djihadistes, qui étaient gardées dans des camps par des Kurdes, se sont échappés ou pourraient s'échapper dans les prochains jours, du fait de l'offensive turque en Syrie. Les proches des femmes françaises, considérées comme proches de Daech, redoutent ce qui pourrait leur arriver.

Dans le camp d’Aïn Issa, des centaines de femmes, dont neuf françaises, considérées comme proches de Daech, et leurs enfants, étaient encore gardés jusqu’à il y a peu. Mais la situation a complètement changé depuis le début de l’offensive turque en Syrie. Les autorités kurdes, qui contrôlaient ce camp, affirment que 800 personnes ont profité des bombardements pour fuir le camp. 

Mais Laura avance une autre version. Sa fille de 24 ans a rejoint la Syrie en 2016, sans vouloir combattre, dit-elle à notre équipe. Dimanche 13 octobre, elle a pu lui parler au téléphone : "Elle me disait ‘on doit partir, tout le monde court partout’. Les Kurdes leur ont demandé de sortir du camp. Quelques-unes de ces femmes ont voulu y retourner mais les Kurdes brûlaient les tentes. Ma fille avec son bébé, et d’autres femmes françaises, sont dans le désert syrien, sans eau, sans nourriture, sans savoir où aller."

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Deux autres camps détiennent des femmes françaises et leurs enfants : Al-Roj, près des frontières turque et irakienne, et Al-Hol, plus au sud. C’est là que sont détenus les neveux et la sœur d’Amine Elbahi. Elle a épousé la cause de Daech et rejoint la Syrie en 2014. La justice française l’a condamnée à 30 ans de réclusion. 

"La directrice du camp de Al-Hol leur a demandé de préparer leurs affaires parce que les portes vont peut-être s’ouvrir", raconte Amine, qui a pu parler avec sa soeur. "Parce que ce camp est en insécurité, il y a chaque soir des évasions de femmes radicalisées qui veulent s'échapper du camp pour rejoindre un groupe terroriste. Je ne veux pas demain que ma nièce et mon neveu se retrouvent dans les mains d’un groupe terroriste !", nous raconte ce proche.

Dans le chaos actuel, le risque est double. D'une part que des femmes très radicalisées rejoignent des cellules terroristes, d'autre part que des enfants et des femmes moins radicalisées soient récupérés et embrigadés.


La rédaction de TF1info

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