La Finlande et la Suède ont officiellement déposé leur dossier de demande d’adhésion à l’Otan.Une décision qui intervient alors que les deux pays scandinaves s’inquiètent de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.Mais la Turquie menace de bloquer cette adhésion.
La demande a été déposée mercredi. La Finlande et la Suède ont officiellement soumis leurs demandes d'adhésion à l'Otan à Bruxelles, en Belgique, quittant des décennies de non-alignement militaire. Les deux États du nord de l'Europe espèrent ainsi se placer sous ce parapluie face à une Russie capable d'envahir militairement l'un de ses voisins, comme elle l'a fait en Ukraine. Une demande d’intégration qui se heurte toutefois à l’opposition d’un membre important de l’Alliance : la Turquie. Ankara menace de bloquer l'adhésion des deux pays nordiques, si ses alliés n’entendaient pas ses "inquiétudes".
Si l’hypothèse d’un blocage complet de ce processus d’adhésion ne peut être écartée, ce différend devrait néanmoins pourvoir se régler avec un mélange de concessions et de pressions, selon plusieurs spécialistes. Ces derniers estiment que le président turc Recep Tayyip Erdogan utilise cet épisode diplomatique pour tenter d'obtenir plusieurs concessions des pays occidentaux.
Que dénonce la Turquie ?
Une des premières raisons invoquées pour justifier les menaces de blocage est la protection accordée par les pays scandinaves aux réfugiés kurdes. La Suède et la Finlande sont des terres d'accueils, notamment pour les kurdes issus des mouvements armés en Syrie, combattus par la Turquie, et du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe considéré comme une "organisation terroriste" par la Turquie ainsi qu'un grand nombre de pays, dont les États-Unis et l’Union européenne - Suède et Finlande comprises.
Ankara reproche à Helsinki et Stockholm de rejeter ses demandes d'extradition de membres de ces "organisations terroristes". Un agacement qui s'est étendu ces dernières années, surtout en raison de signes de soutien suédois aux groupes armés kurdes en Syrie, comme la milice anti-État islamique des Unités de protection du peuple (YPG). "Comment allons-nous leur faire confiance ? La Suède est la pépinière des organisations terroristes", a ainsi déclaré le président turc le 16 mai 2022.
Recep Tayyip Erdogan dénonce par ailleurs l'interdiction des exportations d'armes vers la Turquie mise en place par la Finlande et la Suède, ainsi que d'autres pays de l'Union européenne, en octobre 2019, en représailles à une offensive menée par les forces d'Ankara dans le nord de la Syrie. Le président turc a affirmé ne pas vouloir voir entrer dans l’Otan des États ayant pris des "sanctions" contre son pays.
Que demande-t-elle ?
Outre la question kurde, la Turquie pourrait chercher à utiliser la demande d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan pour obtenir, par exemple, des contreparties en matière d'armement américain, Ankara négociant actuellement l'acquisition de nouveaux avions de combat F-16.
Le président Erdogan pourrait d'autre part utiliser ce dossier pour soigner sa popularité intérieure ou tenter de regagner de l'influence au sein de l'Alliance atlantique, avec qui les relations sont compliquées depuis plusieurs années. Le dirigeant turc pourrait également s'en servir pour adresser un signal favorable à la Russie, avec qui il entretient des relations complexes et a développé, ces dernières années, des liens économiques, notamment via l'importation de blé et de gaz russe.
"Erdogan est un dirigeant habitué aux transactions dans les liens de la Turquie avec l'Occident, et il essaie je pense de faire d'une pierre plusieurs coups, pas juste de forcer la Suède à bouger sur le PKK", analyse pour l’AFP Soner Cagaptay, directeur des recherches sur la Turquie au Washington Institute.
Reste que l’attitude d'Erdogan pourrait lui jouer des tours. Ces dernières années, de nombreux bras de fer de ce type ont opposé Ankara à l’Occident et la Turquie n’en n’est pas toujours sortie vainqueur.
Dans les années 1990, le pays avait déjà menacé, sans succès, de bloquer l’élargissement de l’Otan à des pays d’Europe de l’Est afin de faire avancer sa candidature à l’Union européenne. En 2019, dans un autre conflit lié notamment à la Libye et aux YPG kurdes, la Turquie avait cette fois obtenu des postes plus importants au sein de l'Otan.
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