Le rapport de l'ONU sur la région chinoise du Xinjiang a été publié in extremis mercredi.Il évoque de possibles "crimes contre l'humanité" et fait état de "preuves crédibles" de tortures et de violences sexuelles à l'égard de la minorité ouïghour.Les Nations unies appellent la communauté internationale à agir d'urgence.
Très attendu, le rapport de l'ONU sur la région chinoise du Xinjiang a été publié in extremis mercredi. Il évoque de possibles "crimes contre l'humanité" et fait état de "preuves crédibles" de tortures et de violences sexuelles à l'égard de la minorité ouïghoure. "L'ampleur de la détention arbitraire et discriminatoire de membres des Ouïghours et d'autres groupes à prédominance musulmane (...) peut constituer des crimes internationaux, en particulier des crimes contre l'humanité", indique le rapport d'un peu moins de cinquante pages dans ses conclusions.
L'ancienne présidente chilienne Michelle Bachelet, dont c'était le dernier jour à la tête du Haut-Commissariat après un mandat de quatre ans, tient ainsi sa promesse en laissant publier le document peu avant minuit à Genève. S'il ne semble pas comporter de révélations par rapport à ce qui était déjà connu de la situation dans le Xinjiang, ce document apporte le sceau de l'ONU aux accusations portées de longue date contre les autorités chinoises.
Un "mensonge totalement fabriqué" selon la Chine
Dans cette publication, les Nations unies appellent la communauté internationale à agir d'urgence face aux accusations de torture et de violences sexuelles dans la région chinoise du Xinjiang que l'organisation juge "crédibles". Ce document avait fait l'objet de pressions intenses de la part des partisans pour qu'il soit publié - notamment des États-Unis et des grandes ONG de défense des droits humains - et, à l'inverse, pour l'empêcher de voir la lumière du jour de la part de Pékin, qui considère le rapport comme une "farce" orchestrée par les Occidentaux, Washington en tête.
La Chine n'a cessé de répéter tout le mal qu'elle pensait de cette publication. À l'ONU à New York (États-Unis), l'ambassadeur chinois Zhang Jun a réaffirmé mercredi "être fermement opposé au rapport". "Le prétendu problème du Xinjiang est un mensonge totalement fabriqué et politiquement motivé" qui freine le développement de la Chine, a-t-il dit, accusant Michelle Bachelet de "se mêler des affaires intérieures chinoises".
Pas mention de "génocide"
Une rapide recherche dans le texte de l'ONU ne fait en revanche pas apparaître le mot de génocide. Une accusation pourtant portée contre Pékin par le gouvernement américain. En janvier, l'Assemblée nationale française, emboîtant le pas à la représentation du Royaume-Uni, des Pays-Bas ou encore du Canada, avait, elle aussi, qualifié de "génocide" le traitement des Ouïghours par la Chine.
Des études occidentales, fondées sur des interprétations de documents officiels, des témoignages de victimes présumées et des extrapolations statistiques, accusent Pékin d'avoir interné dans des "camps" au moins un million de personnes, majoritairement ouïghoures, d'effectuer des stérilisations et avortements "forcés", ou encore d'imposer du "travail forcé". Des accusations que la Chine dément, présentant les "camps" comme des "centres de formation professionnelle" destinés à éloigner les habitants de l'extrémisme religieux, et qui seraient désormais fermés, car tous les "étudiants" auraient "achevé leur formation".
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