DIPLOMATIE – Mardi 12 décembre, le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson a invité la Corée du Nord à la table des discussions sans exiger qu’elle abandonne son programme nucléaire. Un véritable revirement diplomatique.
Ouvrir le dialogue. Et éviter ainsi toute escalade de la violence. Mardi 12 décembre, le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson a joué la carte de l’apaisement, se disant prêt à discuter avec la Corée du Nord "sans condition préalable". Si les Etats-Unis souhaitent toujours la dénucléarisation du régime de Pyongyang, "il n'est pas réaliste de dire ‘nous allons discuter avec vous seulement si vous venez à la table des négociations prêts à abandonner votre programme’", a ainsi observé le secrétaire d’Etat lors d'une conférence organisée à Washington.
Et le chef de la diplomatie d’ironiser sur ces potentielles discussions au sommet : "Rencontrons-nous, parlons de la météo si vous voulez, ou discutons pour savoir s'il faut une table carrée ou ronde si c'est ce qui vous fait plaisir. Mais au moins voyons-nous face à face et ensuite on pourra commencer à établir une feuille de route de ce vers quoi nous voudrions aller".
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Quid de Trump ?
Une tentative d'apaisement qui pourrait toutefois se heurter au président américain Donald Trump. Lequel n’hésite pas faire de la diplomatie via son compte Twitter, menaçant régulièrement la Corée du Nord et son dirigeant Kim Jong-un qu’il avait même qualifié de "petit gros" en novembre dernier. De son côté, le leader nord-coréen se montre pour le moment inflexible quant à une future dénucléarisation de son pays qui va, selon lui, "devenir la puissance nucléaire et militaire la plus forte au monde", rapporte mardi l’agence nord-coréenne KCNA, laquelle a d'ailleurs récemment décrit le régime comme "amateur de paix".
De retour d’un séjour à Pyongyang, Jeffrey Feltman, secrétaire général adjoint de l'ONU aux Affaires politiques, a quant à lui assuré mardi que les Nord-Coréens s'entendaient sur la nécessité "d'éviter une guerre" avec les Etats-Unis.