Le rapport interne sur des fêtes présumées organisées à Downing Street conclut à des "erreurs de leadership".Ces festivités ont eu lieu dans la résidence et les bureaux du Premier ministre britannique.Devant le Parlement, Boris Johnson s'est dit "désolé", mais a exclu de démissionner.
Il y a eu des "erreurs de leadership" et des leçons doivent être "tirées". Voici, en substance, ce que dit le rapport administratif sur le scandale du "Partygate", ces fêtes clandestines organisées dans la résidence du Premier ministre britannique durant le confinement. Commandé par Boris Johnson, le document, condensé en 12 pages, lui a été remis lundi 31 janvier dans la matinée et publié en début d'après-midi. Réalisée par la haute fonctionnaire Sue Gray, connue pour son intégrité, cette enquête interne épingle des "erreurs de jugement de la part de différentes parties de Downing Street et du Cabinet Office à des moments différents".
Devant la Chambre des communes, Boris Johnson, qui a toujours affirmé qu'il n'avait rien fait d'illégal, s'en est excusé. "Je suis désolé pour les choses que nous n'avions tout simplement pas fait correctement, et aussi désolé pour la manière dont le sujet a été traité", a déclaré le dirigeant conservateur. "Je comprends, et je vais y remédier", a-t-il ajouté, promettant des changements administratifs dans la gestion de Downing Street. Appelé à démissionner par le leader de l'opposition travailliste Keir Starmer, il a assuré que son gouvernement restait "digne de confiance". "Je vais m'atteler à la tâche", a-t-il affirmé.
Plus de 70 personnes ont été interrogées dans le cadre de l'enquête administrative et une série de documents ont été examinés, dont des emails, des messages Whatsapp et des textos, des photographies ainsi que les entrées et sorties des bâtiments officiels. Le principal objectif du rapport de Sue Gray était de faire la lumière sur la nature de ces "rassemblements" illégaux dans la sphère privée de Downing Street, au vu des règles contre le Covid-19 en vigueur et à une période où les Britanniques étaient contraints de limiter drastiquement leurs interactions sociales en raison de la pandémie.
Une version "édulcorée" du rapport
"Certains des comportements liés à ces rassemblements sont difficiles à justifier", pointe la haute fonctionnaire. Elle y dénonce une "consommation excessive d'alcool" qui "n'est pas appropriée dans un cadre professionnel" et souligne que le jardin de la résidence du Premier ministre a été utilisé pour "des rassemblements sans autorisation claire ou surveillance", ce qui "n'était pas approprié". Elle conclut qu'"un certain nombre de ces attroupements n'auraient pas dû être autorisés à avoir lieu ou à se dérouler comme ils l'ont fait. Il y a un enseignement important à tirer de ces événements qui doit être abordé immédiatement dans l'ensemble du gouvernement", ajoute-t-elle. "Cela n'a pas besoin d'attendre les conclusions de l'enquête de police".
Un total de 16 rencontres, entre mai 2020 et avril 2021, sont dans le viseur de cette enquête interne, parmi lesquels un rassemblement dans l'appartement de Downing Street et un autre, à l'occasion de l'anniversaire de Boris Johnson en juin 2020. La police, qui enquête de son côté, se penche sur 12 de ces rassemblements. Elle a d'ailleurs demandé à Sue Gray de ne les mentionner que de manière "minimale" dans le rapport diffusé à tous les médias britanniques. "Malheureusement, cela signifie forcément que je suis très limitée dans ce que je peux dire sur ces événements", explique cette dernière. Cette requête visant à expurger des éléments clés avait provoqué l'indignation, vendredi 28 janvier, au sein de la population britannique.
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