Après l'annonce de sanctions policières, le rapport administratif sur le "partygate" a été rendu.Les conclusions mettent en cause les plus hauts responsables du pouvoir.Le Premier ministre assume la "pleine responsabilité" de ces infractions tout en refusant de démissionner.
Le Premier ministre britannique pourra-t-il se relever de ces conclusions ? Le "partygate" se rappelle en tout cas à nouveau à lui. Après l'annonce de sanctions policières la semaine dernière, la haute fonctionnaire Sue Gray, réputée intraitable, a rendu un rapport détaillant, évènement par évènement, photos et emails à l'appui, ce qui se déroulait dans les coulisses du pouvoir pendant que les Britanniques étaient contraints à de sévères mesures de confinement.
La responsabilité des "hauts dirigeants"
Sans nommer de responsables ni recommander de sanctions, elle met en cause les plus hauts responsables du pouvoir pour ces événements qui "n'auraient pas dû être autorisés à se produire". "Certains des fonctionnaires les moins expérimentés ont cru que leur participation à certains de ces événements était autorisée étant donné la présence de hauts dirigeants. Les hauts dirigeants, qu'ils soient politiques ou officiels, doivent assumer la responsabilité de cette culture", a dénoncé Sue Gray.
Suite à la publication de ces conclusions, le chef du gouvernement conservateur a de nouveau présenté ses excuses devant les députés au Parlement. Le Premier ministre a assuré assumer "l'entière responsabilité de tout ce qui s'est passé" tout en se montrant décidé à rester en poste pour "se concentrer sur les priorités des Britanniques", guerre en Ukraine et inflation galopante.
Le chef de l'opposition travailliste Keir Starmer a de son côté appelé au départ de Boris Johnson pour "restaurer la dignité" au pouvoir : "On ne peut pas à la fois faire la loi et la violer". Celui-ci est cependant fragilisé lui-même. Une enquête de police est en cours après qu'il a été révélé qu'il avait partagé des bières et des currys avec son équipe en campagne l'an dernier, malgré les restrictions.
Un Premier ministre proche de la démission ?
L'enquête de Sue Gray était très attendue et son rendu avait été longtemps retardé par l'enquête menée parallèlement par la police. Cette dernière s'est achevée la semaine dernière. Elle a révélé l'ampleur des violations aux règles anti-Covid imposées par Downing Street en réponse à la pandémie qui a fait près de 180.000 morts au Royaume-Uni.
Au total, 126 amendes ont été adressées pour infractions lors de huit événements, dont une à Boris Johnson lui-même pour un pot d'anniversaire surprise en juin 2020. À cette occasion, comme précédemment, le Premier ministre a toujours refusé de démissionner. Mais la publication de photos dans la presse pourrait relancer l'opposition.
Si les nouveaux éléments publiés convainquent plus d'une cinquantaine de députés de la majorité de le lâcher, il risque de se retrouver visé par une motion de défiance, qui pourrait le forcer à partir. "Êtes-vous prêts à défendre, jour après jour, cette attitude publiquement ?", lançait déjà le député conservateur Tobias Ellwood à ses collègues réunis au Parlement. D'autant que la popularité du Premier ministre s'est largement dégradée depuis les révélations et que le parti conservateur a essuyé de lourdes pertes lors d'élections locales début mai.
Le rapport pourrait aussi alimenter les accusations de mensonges qui seront examinées par une autre enquête prévue, celle-ci parlementaire. Si cette dernière conclut que Boris Johnson a trompé la Chambre des Communes en affirmant ne pas avoir enfreint les règles, il est censé démissionner.
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