Les députés anglais ont voté, lundi 19 juin, les conclusions d'un rapport parlementaire sur les "mensonges" de Boris Johnson.Au cœur de la polémique : l'organisation d'une fête en mai 2020 au mépris de toutes les règles sanitaires en vigueur à cette époque.Devançant cette décision, l'ex-Premier ministre avait démissionné de son mandat plus tôt dans le mois.
Accès interdit. Lundi 19 juin, dans la soirée, les députés britanniques ont retiré les accès de Boris Johnson au Parlement. Une décision directement liée au vote d'un rapport accablant sur l'affaire du Partygate. La semaine précédente, ce document concluait au fait que l'ex-Premier ministre avait menti au Parlement au sujet de cette affaire. Une affaire née de l'organisation d'une fête durant la pandémie de Covid-19, faisant fi de toutes les règles sanitaires en vigueur.
Ce vote et cette interdiction de paraître compromettent un peu plus son avenir politique. Les élus de la chambre des Communes ont voté les conclusions de la commission parlementaire sur les privilèges ainsi que les sanctions recommandées à l'encontre de l'ex-chef de gouvernement britannique. Le rapport a été largement approuvé par la chambre des Communes, avec 354 voix pour et seulement 7 contre. La chambre des Communes, équivalent anglais de notre Assemblée nationale, compte au total 650 élus. Beaucoup se sont abstenus, parmi lesquels le Premier ministre Rishi Sunak.
Boris Johnson, qui a été forcé de démissionner de Downing Street à l'été 2022 après une série de scandales, se retrouve désormais privé de son badge d'accès aux locaux du Parlement, dont disposent habituellement les anciens Premiers ministres.
Le rapport de 106 pages publié jeudi avait également recommandé sa suspension de 90 jours du Parlement. Ceci aurait entrainé une élection anticipée dans sa circonscription. BoJo avait devancé cette éventualité en démissionnant de son mandat de député, peu après avoir obtenu les conclusions du document.
Une "chasse aux sorcières", juge l'ex-Premier ministre
Cette consultation des députés n'a donc que peu d'impact concret, mais elle représente une humiliation pour le charismatique et controversé conservateur. Il avait qualifié le rapport de "chasse aux sorcières" et avait crié, lors de sa publication, à "l'assassinat politique". Dans son document, qui a ravivé les divisions au sein de la majorité, la commission a conclu qu'il avait "induit la Chambre en erreur sur une question de la plus haute importance pour la Chambre et pour le public" et ce, "à plusieurs reprises".
L'ex-dirigeant, qui sera bientôt père pour la huitième fois, reste populaire dans son parti pour avoir mis en œuvre le Brexit. En 2019, il était arrivé au pouvoir après une large victoire électorale. Mais, selon un sondage, 69% des Britanniques et 51% des électeurs conservateurs pensent qu'il a bel et bien menti au Parlement. Boris Johnson, ex-journaliste, a déjà trouvé une nouvelle activité : il a été embauché comme éditorialiste par le tabloïd conservateur Daily Mail.
Dimanche, une nouvelle vidéo publiée par le journal The Mirror montrant des membres du parti conservateur danser lors d'une fête organisée durant la phase aiguë de la pandémie, en mai 2020, a suscité de vives réprobations.