Pédocriminalité dans l'église : Benoît XVI demande "pardon" aux victimes

Publié le 8 février 2022 à 18h42

Source : JT 13h Semaine

Benoît XVI a demandé "pardon" mardi pour les violences commises par des clercs lorsqu'il avait des responsabilités dans l'Eglise.
L'ancien pape assure n'avoir jamais avoir couvert de prêtre pédocriminel.

L'ancien pape Benoît XVI a évoqué mardi les violences sexuelles sur mineurs commises par des clercs lorsqu'il avait des responsabilités dans l'Eglise. Il l'assure : il n'a jamais couvert de prêtre pédocriminel à l'époque où il détenait des fonctions. 

"Je ne peux qu'exprimer, une fois encore, à l'égard de toutes les victimes d'abus sexuels ma profonde honte, ma grande douleur et ma demande sincère de pardon", écrit le théologien allemand de 94 ans dans une lettre. Cette dernière constitue la réponse de l'ancien pape à un rapport indépendant publié le 20 janvier en Allemagne et l'accusant d'inaction lorsqu'il était archevêque de Munich, de 1977 à 1982. Le rapport du cabinet Westpfahl Spilker Wastl (WSW) recensant plus de 400 victimes de violences sexuelles dans l'archevêché de Munich et Freising avait sévèrement mis en cause le pape émérite, l'accusant de n'avoir rien entrepris pour écarter quatre ecclésiastiques soupçonnés de violences sexuelles sur mineurs.

"Une très grande faute"

"J'ai eu de grandes responsabilités dans l'Église catholique. Ma douleur est d'autant plus grande pour les abus et les erreurs qui se sont produits au cours de mon mandat en différents lieux", ajoute Joseph Ratzinger, qui a notamment été préfet de l'influente Congrégation pour la doctrine de la foi (1981-2005) avant d'être élu pape (2005-2013).

Fin janvier, Benoit XVI avait rectifié ses déclarations aux auteurs du texte, reconnaissant avoir participé à une réunion clé en 1980 sur un prêtre allemand soupçonné d'agressions sexuelles, Peter Hullermann, se disant "désolé pour cette erreur" mais réfutant toute "mauvaise foi". 

Benoit XVI a confessé avoir "regardé dans les yeux les conséquences d'une très grande faute". Et, a-t-il souligné, "j'ai appris à comprendre que nous sommes nous-mêmes entraînés dans cette grande faute quand nous la négligeons ou quand nous ne l'affrontons pas avec la décision et la responsabilité nécessaires, comme il est trop souvent arrivé et qu’il arrive encore". "Bientôt, je serai face au juge ultime de ma vie. Bien que, regardant en arrière ma longue vie, je puisse avoir beaucoup de motifs de frayeur et de peur, mon cœur reste joyeux", ajoute encore Benoit XVI, qui vit retiré dans un monastère au Vatican et dont l'état de santé apparaît de plus en plus fragile.


Thomas GUIEN

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