METOO - Son nom n'aurait pas dû être révélé, car le magnat de la mode Philip Green avait signé des accords de confidentialité avec ses employés qui l'accusent de racisme, de harcèlement sexuel et de harcèlement. Mais un lord britannique a décidé de révéler l'identité du PDG, qui nie désormais les accusations.
"Le scandale britannique #MeToo qui ne peut être révélé", titrait mercredi le Daily Telegraph, en affichant en une une silhouette noire. Le célèbre quotidien conservateur avait enquêté huit mois sur une affaire de harcèlement sexuel et de racisme visant un milliardaire britannique, mais la justice avait refusé que son nom soit dévoilé.
Les magistrats britanniques avaient prononcé un "impératif de silence" à l'encontre du Daily Telegraph, car les informations du journal proviendraient d'accords de confidentialité signés entre le PDG et cinq de ses employés. Ces accords ayant donné lieu à des versements d'argent "substantiels", selon les juges, ils prévalent sur la liberté d'informer.
The front page of tomorrow's Daily Telegraph 'The British #MeToo scandal which cannot be revealed' #tomorrowspaperstoday https://t.co/ziX3OH5cTI pic.twitter.com/084Zdu7shF — The Telegraph (@Telegraph) 23 octobre 2018
Philip Green nie les accusations
Mais le jour suivant, un membre de la chambre des Lords britannique, Peter Hain, décide de révéler en pleine séance le nom du milliardaire accusé : il s'agit Sir Philip Green, le PDG de TopShop et patron du groupe Arcadia. Peter Hain a affirmé avoir été approché par une personne "étroitement impliquée" dans cette affaire, et jugé qu'il était de son "devoir" de révéler l'identité de Philip Green en usant de son "privilège parlementaire".
Philip Green, à la tête d'un empire dans le domaine de la mode, aurait "dépensé des sommes substantielles pour cacher la vérité sur des actes répétés de harcèlement sexuel, de racisme et de harcèlement", affirme Peter Hain. "Je nie catégoriquement les allégations suggérant que je me suis rendu coupable de comportements illégaux", a déclaré dans la foulée le PDG. "Arcadia et moi-même prenons très au sérieux les accusations et les griefs des employés, qui sont, le cas échéant, minutieusement examinés", affirme-t-il dans un communiqué.
Un usage "immoral" des accords de confidentialité
L'affaire a suscité un débat sur l'usage des accords de confidentialité. Mercredi, avant la révélation du nom de Philip Green, la députée travailliste Jess Phillips affirmait qu'il "semble que nos lois permettent aux hommes riches et puissants de faire pratiquement tout ce qu'ils veulent tant qu'ils paient pour le garder sous silence". Le même jour, la Première ministre Theresa May a promis de revoir les règles de ces accords de confidentialité pour en empêcher un usage "immoral". Le jeudi matin, le célèbre tabloïd The Sun titrait : "Ordonnances de non-publication pour les riches".