Plan d'aide à la Grèce : les points clés d'un accord à l'arraché

Publié le 13 juillet 2015 à 11h04
Plan d'aide à la Grèce : les points clés d'un accord à l'arraché

GRECE - Un accord sur un nouveau plan d'aide à la Grèce, en cessation de paiement, a été trouvé lundi, au terme d'une négociation marathon. En contrepartie d'un versement de 80 milliards d'euros, la Grèce s'engage à prendre de nouvelles mesures d'austérité.

Ce que prévoit le plan
Au terme de 17 heures de négociations à Bruxelles, les responsables européens sont parvenus à un accord sur un troisième plan d'aide financier à la Grèce en situation de cessation de paiement. Il prévoit le versement de 80 milliards d'euros à Athènes sans doute sur deux à trois ans, ainsi que 35 milliards d'euros prélevés sur le fonds Junker d'appui de l’investissement dans la zone euro. Contrairement à ce que demandait Alexis Tsipras, le FMI restera l'un des créanciers d'Athènes comme l'ont souhaité les dirigeants européens afin de partager le fardeau de l'aide apportée à la Grèce. La dette grecque, elle, devrait être rééchelonnée et les taux d'intérêts révisés si Athènes respecte ses engagements en matière de réformes.

EN SAVOIR + >> Grèce : accord pour négocier un nouveau plan d'aide

Quelles contreparties demandées à Athènes ?
L'accord trouvé lundi engage à nouveau la Grèce dans une série de mesures d'économies qui devraient se traduire par une augmentation de la TVA, une réforme du système des pensions de retraite, la transformation des autorités de statistique grecques ou encore le transfert d'actifs grecs au sein d'un Fonds indépendant qui devra se charger de monétiser ces valeurs à hauteur de 50 milliards d'euros, dont 50% serviront à recapitaliser les banques, 12,5 milliards seront consacré au désendettement et 12,5 milliards devront prendre la forme d'investissement pour tenter de relancer la croissance du pays. 

Et maintenant ?
Cet accord, dont les modalités doivent encore être négociées, doit maintenant être présenté aux parlements des pays concernés. Les élus grecs vont notamment devoir se prononcer sur de nouvelles mesures d'austérité, dont Alexis Tsipras souhaite qu'elles permettent de "relancer les investissements" dans le pays.

►  Les conséquences pour les Grecs
C'est la mesure la plus urgente : réinjecter des liquidités dans le système bancaire grec afin de permettre à la population de retirer de l'argent sans restriction. Sur ce point, les ministres des Finances de l'Eurogroupe avec la BCE vont devoir aller vite. Dans la suite de l'accord obtenu lundi, le gouvernement grec a en effet annoncé qu'il prolongeait la fermeture des banques en vigueur depuis le 29 juin dernier pour une durée qui doit être précisé dans la soirée. Rapidement, par ailleurs, les Grecs devraient voir l'effet des mesures réclamées par les créancier d'Athènes qui demandent entre autres des réformes visant les pharmacies, les boulangeries, l'ouverture le dimanche ou la privatisation du réseau de transport électrique.

►  Les réactions

Alexis Tsipras
Le gouvernement grec a "livré jusqu'au bout un combat juste", qui a débouché sur un "accord difficile" mais garantissant la "stabilité financière" et la relance en Grèce", a déclaré lundi le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, tout en ne cachant pas les nouveaux efforts qui attendent la population grecque : "les mesures prévues sont des mesures qui renforceront la récession", a-t-il commenté, assurant néanmoins que la grande majorité du peuple grec va soutenir cet effort". Le Premier ministre grec a par ailleurs souligné que "le fardeau sera réparti de façon juste."

François Hollande
"La France le voulait et cet accord est là. Il permet à la Grèce de rester dans la zone euro. C'était l'objectif. " En commentant l'accord obtenu sur un nouveau plan d'aide à la Grèce, François Hollande a résumé lundi matin l'enjeu de ces négociations et le rôle joué par la France. Ce dernier n'a pas manqué de saluer "le choix courageux" du Premier ministre grec, Alexis Tsipras, une semaine après le référendum. Le chef de l'Etat a par ailleurs minimisé les dissensions au sein de l'eurogroupe dans le cadre de ces négociations marathon, rejetant l'idée d'une "fracture " entre les pays, rappelant que les débats au sein de l'Union européenne ont toujours été difficiles et précisant même que les discussions sur les migrants avaient été "plus dures". Le président a enfin confirmé que ce plan d'aide serait soumis aux parlementaires français dès ce mercredi.

Angela Merkel
Prudente, la chancelière allemande Angela Merkel a souligné que si l'accord trouvé lundi comprend "une large palette de réformes au moyen desquelles, je crois, la Grèce a la chance de revenir sur le chemin de la croissance", "le chemin sera long et, si j'en crois les négociations de cette nuit, difficile".

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La rédaction de TF1info

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