Plusieurs jours après leur retour d'Iran, les deux ex-prisonniers français toujours hospitalisés

On avait remarqué leur maigreur à leur descente d'avion au Bourget, le 12 mai dernier, au lendemain de leur sortie de prison en Iran. Malgré les sourires et la joie des retrouvailles avec leurs proches, les deux hommes semblaient affaiblis par leur séjour dans les geôles iraniennes. La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a confirmé aujourd'hui leur état de faiblesse, en annonçant à l'Assemblée nationale que les deux hommes étaient toujours hospitalisés.

Benjamin Brière a mené une grève de la faim de 35 jours, commencée en janvier dernier, alors qu'il était incarcéré en Iran depuis 2020. Condamné à huit ans de prison pour "espionnage", ses avocats le décrivaient alors "à bout de ressources physiques et mentales". De son côté, le Franco-Irlandais Bernard Phelan, détenu depuis octobre 2022 s'était mis en grève de la faim dès le mois de janvier, alors que ses proches rapportaient qu'il avait connu des problèmes cardiaques par le passé. 

Benjamin Brière, 37 ans, en voyage touristique en Iran et Bernard Phelan, 64 ans, consultant en tourisme, étaient incarcérés dans la même prison, celle de Vakilabad à Mashad, dans le nord-est du pays. Le jeune Français avait été acquitté en appel en février dernier, mais maintenu en prison contre l'avis du tribunal, pour des raisons jamais communiquées. 

"Nous n'avions eu de cesse de plaider auprès des autorités iraniennes pour la libération de Bernard Phelan et de Benjamin Brière sur des bases humanitaires, l'un et l'autre étant malades et affaiblis au point qu'ils sont encore aujourd'hui hospitalisés tous les deux", a déclaré Catherine Colonna devant l'Assemblée nationale ce mardi. La ministre des Affaires étrangères a rappelé qu'"il nous reste encore à obtenir la libération de quatre autres compatriotes", pour lesquelles elle exige toujours "leur libération immédiate et sans conditions". 

La cheffe de la diplomatie française faisait référence à Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés le 7 mai 2022, "lors d'un séjour touristique", et d'un consultant de 35 ans, Louis Arnaud, arrêté le 28 septembre dernier à Téhéran, lui aussi présent en Iran comme touriste. Un autre Français est également détenu, mais son identité n'a jamais été rendue publique. 

Catherine Colonna a par ailleurs rappelé qu'en ce qui concerne "les seuls pays de l'Union européenne, il reste 35 personnes retenues, ressortissants d'une douzaine d'États membres". Elle a exprimé la solidarité avec ces pays qui comme la France, sont 

"confrontés à une politique inacceptable".