ETATS UNIS - Donald Trump est sous le feu des critiques pour sa politique consistant à séparer les familles de migrants. Une règle déjà appliquée avant lui, même si cela fut dans une moindre mesure. Explications.
Images d'enfants en pleurs, enregistrements de leurs voix angoissées : depuis plusieurs jours, la politique de la "tolérance zéro" de Donald Trump envers les migrants n'en finit plus de susciter la polémique. Côté démocrate, mais également au sein de son propre camp. Seulement voilà : porté par des sondages montrant un soutien majoritaire chez ses électeurs, le gouvernement assume. Et s'appuie sur l'histoire des précédentes administrations.
Si la comparaison avec la situation actuelle n'est pas en tout point comparable, puisque les prédécesseurs de Donald Trump avaient souvent choisi de ne pas retenir les familles pour justement éviter les séparations, des lignes dures ont souvent été adoptées. Même avec Barack Obama : durant sa présidence, des enfants ont été séparés des adultes avec lesquels ils sont entrés aux Etats-Unis. Et ce, dans trois cas : quand la relation filiale n'a pu être établie, en cas de suspicion de trafic de mineurs ou encore par manque de place dans les centres de rétention pour les familles.
Lire aussi
VIDÉO - Enfants séparés de leurs parents migrants : huée, une ministre de Trump doit quitter un restaurant mexicain
Lire aussi
VIDÉO - "Vous aimeriez qu'on sépare vos enfants ?" : des élus interpellent Trump sur sa politique migratoire
Record d'expulsions
Preuve de l'implication de son administration en matière migratoire, Barack Obama a beaucoup plus expulsé que ses prédécesseurs : au moins 2,4 millions de personnes ont été raccompagnées à la frontière ou renvoyées dans leur pays. Dans le détail, le nombre d'expulsions s’élevait à 240.255 en 2016, dont environ les trois quarts concernaient des personnes arrêtées peu après leur passage de la frontière. Un chiffre stable par rapport à 2015, mais en baisse par rapport au pic de 2012 (plus de 400.000). Les décisions des tribunaux fédéraux ont par ailleurs poussé le gouvernement Obama à relâcher des centaines de familles demandant l'asile, notamment après un pic d'arrivées à l'été 2014. Une situation vivement dénoncée par l'actuel président républicain, puisque beaucoup de ces migrants se sont évanouis dans la nature avant leur comparution devant un juge de l'immigration.
En outre, les poursuites pénales engagées en cas de franchissement illégal de la frontière mexicaine ne sont pas une nouveauté de Donald Trump. Le gouvernement de George W. Bush l'a fait de façon localisée avec l'opération Streamline, lancée en 2005. Celle-ci sera d'ailleurs suivie par Barack Obama. Quitte à prendre des libertés avec la jurisprudence américaine : une décision judiciaire de 1997 théoriquement toujours en vigueur, Flores v. Reno, impose aux autorités de relâcher sans délai inutile les enfants des centres de rétention migratoire, en les confiant à des parents ou en les plaçant dans une famille d'accueil. En 2016 une cour d'appel de Californie a jugé que cette règle devait s'appliquer également aux mineurs non accompagnés, mais pas aux parents.