Une mobilisation massive a eu lieu ce dimanche en Pologne.Près d'un demi-million de personnes ont manifesté à Varsovie, selon les chiffres de la municipalité cités par les organisateurs.Ils sont descendus dans la rue contre le gouvernement nationaliste populiste au pouvoir et pour la démocratie.
Elle pourrait être l'une des plus grandes manifestations depuis la chute du communisme. Un demi-million de Polonais ont déferlé dans les rues de Varsovie ce dimanche 4 juin, ont annoncé les organisateurs à partir des chiffres de la municipalité. Une manifestation contre le gouvernement nationaliste populiste au pouvoir, à quelques mois des élections législatives d'automne. Et à quelques kilomètres de la frontière ukrainienne.
Contre "la vie chère" et pour "la démocratie"
Venus de toute la Pologne, les manifestants se sont rassemblés à l'appel de l'opposition antigouvernementale et de son chef, Donald Tusk. À la tête du principal parti d'opposition centriste (PO), il avait appelé de ses vœux à cette mobilisation pour protester contre "la vie chère, l'escroquerie et le mensonge" et contre le parti nationaliste au pouvoir, le PiS. "Ça suffit !", "On ne veut pas une Pologne autoritaire", "Le PiS, c'est la vie chère", clamaient donc les pancartes, dirigées contre la majorité au pouvoir depuis bientôt huit ans. Des cœurs aux couleurs du pays collés sur la poitrine, les responsables de la PO ont conduit la marche le long de la Voie royale dans la capitale polonaise. En tête de cortège, le prix Nobel de la Paix et leader légendaire du premier syndicat libre du monde communiste, Lech Walesa.
Nieprawdopodobne tłumy w Warszawie. Nie brakuje też górali. #Marsz4czerwca #Warszawa pic.twitter.com/b8l5icBQPf — Tygodnik Podhalański (@24tp_pl) June 4, 2023
Mais la mobilisation était aussi l'occasion de défendre "la démocratie, des élections libres et l'UE", selon l'ancien chef du Conseil européen. Et notamment face au péril russe. Pour preuve, les manifestants arboraient les couleurs de leurs pays, mais aussi celles de l'Union européenne. "Notre gouvernement est autoritaire. Ils veulent faire de la Pologne un pays qui ressemble à la Russie", a par exemple déclaré Karolina Sieminska, étudiante en français de 22 ans, auprès de l'AFP. Une menace qui est aussi dans l'esprit de l'opposition. Dans son discours, Donald Tusk a souligné que l'actuelle mission de l'opposition est "d'importance comparable" à celle des années 1980. "La démocratie meurt en silence. À compter d'aujourd'hui, il n'y aura plus de silence", a lancé la nouvelle bête noire du pouvoir en place, devant une marée humaine. La date de la manifestation était d'ailleurs aussi très symbolique. Elle marque le 34e anniversaire des premières élections partiellement libres en Pologne, qui ont précipité la chute du communisme en Europe.
Si la manifestation pourrait être un record depuis plus de 30 ans, le chef du gouvernement a préféré y répondre avec un commentaire sarcastique. Dans la presse, Mateusz Morawiecki a comparé le rassemblement à un "cirque". "Cela me fait rire un peu quand les vieux renards qui sont dans la politique depuis des années, organisent une marche antigouvernementale et la présentent comme une protestation civique spontanée." Tandis que la majorité des sondages prévoient une victoire électorale du PiS, crédité d'environ 30-35% des intentions de vote, les différents partis d'opposition ont aussi leurs chances. S'ils gardent leur taux de soutien actuel et s'avèrent capables de s'entendre, ils ont toutes les chances de prendre le pouvoir.
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