Mali : qui sont les treize militaires français tués dans une collision d'hélicoptères ?

Publié le 1 décembre 2019 à 22h02, mis à jour le 1 décembre 2019 à 22h07
Mali : qui sont les treize militaires français tués dans une collision d'hélicoptères ?

DRAME - Ils sont treize militaires français, engagés dans l'opération Barkhane, à avoir trouvé la mort, dans la soirée, lundi 25 novembre, au Mali dans la collision accidentelle de deux hélicoptères qui appuyaient une attaque contre des djihadistes. Eléments de portrait, alors que la République va leur rendre hommage, lundi 2 décembre.

C'est aux confins du Mali que, lundi 25 novembre, une "opération de combat" a tourné au drame pour l'armée française. Treize militaires de l'opération Barkhane ont trouvé la mort dans la collision accidentelle de deux de leurs hélicoptères. Rapidement, le ministère des Armées a communiqué le nom des treize militaires. Passage en revue.

Parmi eux figurent sept soldats du 5e régiment d'hélicoptères de combat de Pau.

Le capitaine Nicolas Mégard

Engagé en tant que sous-officier en 2005, ce natif de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) rejoint le 35e régiment d’artillerie parachutiste de Tarbes la même année avec le grade de maréchal des logis. Il y sert pendant quatre ans et effectue avec son régiment deux opérations extérieures au Kosovo. En 2009, il réussit brillamment le concours d’entrée à l’École militaire interarmes, puis rejoint l’École de l’aviation légère de l’armée de Terre pour suivre une formation de pilote Tigre puis de chef de patrouille. Il est affecté au 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau en novembre 2014 et promu capitaine le 1er août 2015. Tacticien réputé, il est projeté quatre fois au Mali entre 2015 et 2017 dans le cadre de l’opération Barkhane.

Le capitaine Benjamin Gireud

Né le 22 avril 1987 à Digne-les-Bains, il a servi la France pendant plus de dix ans. D’abord en tant qu’officier sous contrat pilote en février 2009, avant de rejoindre l’École de l’aviation légère de l’armée de Terre. Pilote d’expérimentation et d’essai en 2011, il rejoint le 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau en tant que pilote sur hélicoptère de manœuvre et d’assaut. Après une première mission dans le cadre de l’opération Épervier au Tchad en 2013, il est projeté dans le cadre de l’opération Serval au Mali en 2014 et effectuera encore quatre missions à Barkhane de 2016 à 2018.

Le capitaine Clément Frisonroche

Après une classe préparatoire au lycée militaire de Saint-Cyr-l’École, ce natif de Saint-Mandé (Val-de-Marne) décide de rejoindre l’École de l’aviation légère de l’armée de Terre et commence sa formation d’officier pilote. Ses excellents résultats lui permettent de se spécialiser sur l’hélicoptère TIGRE et de devenir chef de patrouille HAD en novembre 2018. Affecté au 5e régiment d’hélicoptères de combat à l’escadrille d’hélicoptères d’appui protection n°1, il est projeté pour sa première opération extérieure au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane en septembre 2019.

Le lieutenant Alex Morisse

Né le 14 décembre 1988 à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne),  il a servi la France pendant plus de dix ans, s’engageant le 12 septembre 2011 en qualité d’officier sous contrat pilote, avant de poursuivre sa formation de pilote opérationnel sur hélicoptère aux écoles de l’aviation légère de l’armée de Terre de Dax et du Luc. Il obtient son brevet de pilote sur hélicoptère appui-destruction (HAD), puis est affecté en janvier 2016 à l’escadrille d’hélicoptères d’appui protection n°1 du 5e régiment d’hélicoptères de combat.  Il est projeté dès 2017 sur l’opération Barkhane.

L'adjudant-chef Julien Carette

Engagé dès l’âge de 18 ans au 48e régiment de transmissions d’Agen en 2002, il intègre l’école nationale des sous-officiers d’active en 2003, avant d’être affecté au 5e régiment d’hélicoptères de combat (5e RHC) à Pau en tant que mécanicien cellule et moteur,  jusqu’à obtenir en 2013 la qualification de mécanicien volant sur appareil à voilure tournante. Au cours de cette affectation, il est projeté à de nombreuses reprises (Côte d’Ivoire, Tchad, Mali, Burkina-Faso, Afghanistan), notamment au sein des opérations Serval puis Barkhane. 

Le brigadier-chef Romain Salles de Saint-Paul

Né le 26 août 1984 en Colombie, il a servi la France pendant plus de dix ans, s’engageant le 4 août 2009 en tant que militaire du rang au 5e régiment d’hélicoptères de combat et obtientla qualification de marqueur baliseur. En 2012, il devient opérateur membre opérationnel de soute, au sein de l’escadrille d’hélicoptères de manœuvre n°3. Cette spécialité lui vaut de faire partie des premiers engagés volontaires à avoir le statut de personnel navigant. Il effectue ses deux premières missions au Gabon en 2010 et 2013 puis est projeté au Mali pour la première fois en 2015. En 2017, il effectue une mission à Djibouti et il retourne à deux reprises au Mali en 2018 et 2019 dans le cadre de l’opération Barkhane. 

Le lieutenant Pierre Bockel

 Fils de l'ancien ministre et sénateur centriste français Jean-Marie Bockel, il s’engage le 12 septembre 2011 en tant qu’officier sous contrat pilote et rejoint les écoles de Coëtquidan, puis celle de l’aviation légère de l’armée de Terre (EALAT) à Dax le 17 décembre 2011. Après l'obtention de son brevet de pilote opérationnel sur hélicoptère de manœuvre PUMA en mai 2015, il est affecté au 5e régiment d’hélicoptères de combat le 3 août 2015 à l’escadrille d’hélicoptères de manœuvre n°2. Projeté à quatre reprises au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane entre 2017 et 2019, il se montre, selon sa hiérarchie, particulièrement performant dans la réalisation des missions qui lui sont confiées. 

Quatre victimes font par ailleurs partie du 4e régiment de chasseurs de Gap.

Le capitaine Romain Chomel de Jarnieu

Né le 27 juin 1985 à La Roche-sur-Yon (Vendée), il venait d'être promu au grade de capitaine au mois de mai dernier entre-temps. Entre-temps, il sert aux Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan en 2013, avant d'être affecté au 4e régiment de chasseurs en tant que chef de peloton blindé le 1er août 2015. De là, il est projeté une première fois au Tchad dans le cadre de l’opération Barkhane en qualité de chef de peloton de reconnaissance et d’intervention au sein du groupement tactique désert Edelweiss du 8 juin au 6 octobre 2016. Moins d’un an plus tard il retrouve l’opération Barkhane au Mali, cette fois, en tant que chef du peloton de reconnaissance et d’intervention au sein du groupement tactique désert blindé Edelweiss en 2017.

Le maréchal des logis-chef Alexandre Protin

Lui a accompli toute sa carrière au sein du 4e régiment de chasseurs. Le 5 novembre 2009, il souscrit un contrat d’engagement en qualité d’engagé volontaire de l’armée de Terre au titre du 4e régiment de chasseurs. Employé en tant que tireur anti-char moyenne portée, il intègre ensuite l’École des sous-officiers de Saint-Maixent par la voie semi-directe et est nommé maréchal des logis le 1er janvier 2014, puis maréchal des logis-chef le 1er mai 2019. Il effectue une mission de courte durée en Côte d’Ivoire d’octobre 2011 à avril 2012 ainsi que deux missions au Mali de mai à septembre 2016 puis de novembre 2018 à janvier 2019. Il est engagé pour la 3e fois au Mali à compter du 26 septembre 2019, au sein du groupement tactique désert aérocombat, dans le cadre de l’opération Barkhane en qualité de tireur Minimi.

Le maréchal des logis Antoine Serre

Né le 19 septembre 1997 à Riom (Puy-de-Dôme), il s’engage au titre de l’école militaire de haute montagne

à Chamonix le 1er septembre 2015, puis est nommé maréchal des logis le 1er janvier 2016. Il choisit alors le 4e régiment de chasseurs de Gap, pour lequel il effectue deux missions au Mali de juin à septembre 2017 en qualité de chef de

patrouille MILAN puis de septembre 2018 à janvier 2019 en tant qu’équipier commando. Engagé pour la 3e fois au Mali, à compter du 26 septembre 2019, au sein du groupement tactique désert aérocombat, dans le cadre de l’opération Barkhane en qualité secouriste au combat de 2e niveau, il est considéré par ses pairs comme un élément moteur.

Le maréchal des logis Valentin Duval

Lui aussi a accompli toute sa carrière au sein du 4e régiment de chasseurs. Natif de Rouen, il est nommé maréchal des

logis le 11 décembre 2017. Il effectue deux missions au Mali de mai à octobre 2016 puis de juin à septembre 2017 en qualité de

technicien graphiste, avant de s'y engager une 3e (et dernière) fois, en septembre 2019.

Un accident qui porte à 38 le nombre de militaires français tués au Mali

Enfin, on déplore deux autres victimes, l'une issue du 93e régiment d'artillerie de montagne de Vances, l'autre du 2e régiment étranger de génie de Saint-Christol.

Le maréchal des logis-chef Jérémy Leusie

Né le 24 mai 1986 à Laval (Mayenne), il a servi la France durant plus de douze années. Il s’engage, le 6 février 2007, en qualité d’opérateur navigateur au sein du 93e régiment d’artillerie de montagne. Il effectue sa première opération extérieure au Tchad en 2008 et se distingue par son sérieux et son professionnalisme. Promu, brigadier le 1er février 2010, il poursuit sa formation militaire et obtient ses qualifications d’opérateur radio navigateur. Il est projeté la même année en Afghanistan. Doté d’un fort potentiel et de réelles aptitudes au commandement depuis le début de sa carrière, il rejoint le corps des sous-officiers et est promu maréchal des logis le 1er janvier 2014. Il est déployé du 22 janvier au 22 mai 2019 sur l’opération Barkhane où ses talent lui valent d'être promu au grade de maréchal des logis-chef le 1er mai 2019. Quatre mois plus tard, le 26 septembre 2019, il est engagé sur ce même théâtre d’opération en qualité d’équipier commando.

Le sergent-chef Andreï Jouk

Âgé de 43 ans, il avait rejoint les rangs de la Légion étrangère il y a près de onze ans. Son goût pour l’engagement et l’action, son esprit d’équipe et ses qualités exceptionnelles en montagne lui permettent de réussir brillamment, en 2016, les tests de sélection qui lui ouvrent la porte de la section de recherche et d’intervention offensive. Il suit alors, durant une

année, une formation dense et exigeante de commando. Elle le conduira à effectuer trois opérations extérieures : une en Afghanistan au sein de l’opération "Pamir" de décembre 2010 à avril 2011, puis deux au Mali dans le cadre de l’opération "Barkhane" de janvier à mai 2018 et de septembre 2018 à janvier 2019.

Le dernier accident mortel d'hélicoptères dans l'armée française remonte à février 2018, lorsque deux appareils d'une école de l'armée de Terre s'étaient écrasés dans le Var, dans le sud-est de la France, après une collision en vol, faisant cinq morts. Cet accident porte à 38 le nombre de militaires français tués au Mali depuis le début de l'intervention française en 2013, avec l'opération Serval, d'après un décompte de l'AFP. L'opération Barkhane, qui a succédé à Serval depuis août 2014, mobilise 4.500 militaires français dans la bande sahélo-saharienne, une étendue vaste comme l'Europe, en soutien aux armées nationales qui combattent des djihadistes affiliés au groupe Etat islamique (EI) ou à Al-Qaïda.


La rédaction de TF1info

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