Présidentielle en Turquie : un candidat jette l'éponge avant l'élection, un autre accuse la Russie de deepfakes

par M.G avec AFP
Publié le 11 mai 2023 à 23h02, mis à jour le 12 mai 2023 à 22h52

Source : Sujet TF1 Info

Muharrem Ince, un des quatre candidats à la présidentielle turque du 14 mai, a renoncé à se présenter à l'élection.
Avec le retrait de sa candidature, il espère renforcer les chances de Kemal Kiliçdaroglu, principal opposant au président sortant, Recep Tayyip Erdogan.
Le chef du CHP, donné en bonne posture pour le scrutin à venir, a, lui, accusé la Russie d'être à l'origine d'une campagne de dénigrement sur Internet.

La grande échéance approche. Confronté pour la première fois en 20 ans à une opposition unie, le président Recep Tayyip Erdogan est loin d'être assuré de remporter la prochaine élection en Turquie. Et au fur et à mesure que le jour du scrutin approche, la tension monte dans le pays. Pour maximiser les chances d'avoir une alternance, l'un des quatre candidats, Muharrem Ince, a annoncé jeudi 11 mai renoncer à briguer la plus haute fonction de l'État. "Je retire ma candidature", a sobrement déclaré le chef du parti Memleket (Patrie), qui était crédité de 2 à 4% des intentions de vote dans les dernières enquêtes d'opinion.

Plusieurs cadres de sa formation politique avaient démissionné ces derniers jours, s'inquiétant que sa candidature empêche Kemal Kiliçdaroglu, à la tête d'une alliance réunissant six partis de l'opposition et donné en bonne posture, de l'emporter face au chef d'État sortant, au pouvoir depuis 2003. L'alliance de l'opposition "rejettera toute la faute" sur lui si elle perd, donc "je ne veux pas qu'ils aient d'excuses", a lancé, amer, Muharrem Ince.

La Russie derrière une vaste campagne de désinformation ?

Cette décision s'explique aussi par la campagne de désinformation en ligne dont le candidat malheureux à l'élection de 2018 a fait l'objet. Les montages truqués, réalisés notamment à l'aide de deepfakes, mettaient en scène l'homme politique en compagnie de femmes ou au volant de voitures de luxe. Kemal Kiliçdaroglu, chef du CHP, a accusé Moscou de se trouver derrière ce complot. "Chers amis russes, vous êtes à l'origine des montages, des conspirations, des faux et des enregistrements qui ont été révélés hier dans ce pays (...) Si vous voulez notre amitié après le 15 mai, ne touchez pas à l'État turc", a-t-il prévenu sur Twitter. 

Son rival à l'élection a, lui, défendu le maître du Kremlin, qui a par ailleurs démenti ces accusations. "M. Kemal attaque la Russie, M. Poutine. Si vous attaquez Poutine, je ne serai pas d'accord. Nos relations avec la Russie ne sont pas moins importantes que celles avec les États-Unis", a fustigé Recep Tayip Erdogan. 

Les 64,1 millions d'électeurs du pays voteront simultanément dimanche pour leur parlement et leur président. La dernière enquête d'opinion rendue publique jeudi par le réputé institut Konda créditait Kemal Kiliçdaroglu de 49,3% des intentions de vote au premier tour, contre 43,7% pour Recep Tayyip Erdogan et 2,2% pour Muharrem Ince. Or, selon un autre sondage, cette fois réalisé les 9 et 10 mai par l'institut Metropoll, près de 50% des soutiens de ce dernier reporteront leur voix sur le principal opposant à Erdogan.


M.G avec AFP

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