SUR LE GRIL - Michael Bloomberg a participé mercredi soir à son premier débat dans le cadre de l’investiture démocrate pour l'élection présidentielle aux États-Unis. L'ancien maire de New York s'est retrouvé sous le feu des critiques de ces cinq adversaires. Retour sur ces échanges houleux.
Critiqué sur sa fortune et sommé d'expliquer sur son passé : voilà en somme le sort qui a été réservé au milliardaire américain Michael Bloomberg mercredi soir. Et pour cause, le neuvième homme le plus riche au monde a été mis à mal à l'occasion du débat pour les primaires du Parti démocrate, le premier auquel il participait. Ses cinq adversaires - Elizabeth Warren, Amy Klobuchar, Bernie Sanders, Pete Buttigieg et Joe Biden - ne lui ont rien laissé passer.
Les attaques acerbes d'Elizabeth Warren
Avec plusieurs rivaux qui jouaient leur survie dans la course, ce débat à six candidats a pris une tournure pour le moins tendue à Las Vegas, dans le Nevada, où le troisième vote des primaires démocrates aura lieu samedi 22 février. Les petites phrases acerbes à l'endroit du milliardaire ont en effet fusé, à l'instar de la sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren : "J'aimerais parler de notre adversaire. Un milliardaire qui traite les femmes de grosses nanas et de lesbiennes à tête de cheval. Et non je ne parle pas de Donald Trump. Je parle de Michael Bloomberg."
Mais Elizabeth Warren ne s'est pas arrêtée là, l'attaquant également sur les pratiques de fouilles au faciès qu'auraient mis en place l'ancien maire de New York lorsqu'il était aux commandes de la ville. Avant d'aller encore plus loin, en accusant Bloomberg d'avoir fait signer "des accords de non-divulgation pour harcèlement sexuel et discrimination sexuelle."
Mike Bloomberg got a number of women—who knows how many—to sign non-disclosure agreements for sexual harassment and gender discrimination. He needs to release the women from the non-disclosure agreements so we can hear their side of the story. Watch our new ad. pic.twitter.com/qJEI2PT6T5 — Elizabeth Warren (@ewarren) February 20, 2020
De son côté, le milliardaire de 78 ans a tenté de se présenter comme le démocrate le plus apte à gagner la présidentielle. "Qui peut battre Donald Trump ? Et qui peut faire le travail s'il arrive à la Maison Blanche ? Je dirais que je suis le candidat qui peut faire ces deux choses". Alors que l'actuel président bénéficie d'une cote de popularité record, Bloomberg estime être le seul homme politique suffisamment fort pour contrer une probable réélection.
Je dépense cet argent pour vaincre Trump et reconstruire l'Amérique
Michael Bloomberg
Il compte bien s'appuyer sur son expérience. "J'étais maire, je sais comment gérer une ville compliquée. Je suis un manager, j'ai ramené la ville plus forte que jamais après le 11-Septembre. Je suis un philanthrope, qui n'a pas hérité de son argent. Et je dépense cet argent pour vaincre Trump et reconstruire l'Amérique."
I was a mayor - I know how to run a complicated city. I'm a manager - I brought the city back stronger than ever after 9/11. I’m a philanthropist, who didn’t inherit his money. And I’m spending that money to defeat Trump and rebuild America. #DemDebate pic.twitter.com/mKwOLuwklO — Mike Bloomberg (@MikeBloomberg) February 20, 2020
Le patron de l'agence de presse Bloomberg, qui finance sa candidature à coup de centaines de millions de dollars tirés de sa fortune personnelle estimée à 60 milliards de dollars (55,6 milliards d'euros), est entré tardivement en campagne - seulement en novembre. Il a choisi de faire l'impasse sur les quatre premiers États qui votent en février et n'entrera dans la course que lors du fameux "Super Tuesday" le 3 mars, quand quatorze États voteront en même temps.
Une stratégie qui a l'air de fonctionner puisqu'il a atteint directement la troisième place des sondages nationaux, derrière Bernie Sanders et l'ancien vice-président Joe Biden.
Pete Buttigieg espère recréer la surprise
Fort d'excellents résultats dans les deux premiers Etats qui ont voté, l'Iowa et le New Hampshire, Bernie Sanders a désormais largement détrôné l'ancien vice-président modéré Joe Biden du sommet des sondages pour l'investiture démocrate. Sans un bon résultat samedi dans le Nevada, son maintien dans la courses pouurait d'ailleurs être en jeu.
Après ses réussites surprises dans l'Iowa et le New Hampshire, Pete Buttigieg, 38 ans, a, lui, tenté de se présenter en alternative entre deux favoris "qui divisent", Bernie Sanders et Michael Bloomberg.
The view from the porch of my one house in Indiana is that Wall Street and Washington can’t even see us sometimes. #DemDebate pic.twitter.com/k7dvU5bZpM — Pete Buttigieg (@PeteButtigieg) February 20, 2020
Totalement inconnu il y a encore un an, Pete Buttigieg, catholique et homosexuel, joue sur la carte locale. En 2011, il a été élu maire de South Bend, une ville de 102.000 habitants dans l’Indiana, un État du Midwest frappé par la désindustrialisation.