L'ONG russe Memorial, dissoute fin 2021 en Russie, est l'un des trois Nobel de la Paix dévoilés ce vendredi 7 octobre.Une organisation des droits de l'homme dans le viseur du régime de Vladimir Poutine.
Elle est, avec le Biélorusse Alès Bialiatski et l'organisation ukrainienne CCL, l'un des trois Nobel de la Paix décernés ce vendredi 7 octobre 2022. L'ONG russe Memorial, symbole de l'opposition au régime de Vladimir Poutine, a été récompensée par le comité norvégien, dix mois après son interdiction en Russie.
La justice russe avait prononcé, en décembre 2021, la dissolution de cette organisation, Memorial International, ainsi que de son Centre de défenses des droits humains (CDH), gardien de la mémoire des millions de victimes des crimes de l'ex-URSS. L'ONG avait saisi en urgence la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), qui avait demandé à Moscou de suspendre la dissolution. Demande rejetée, en mars 2022, par la Cour suprême de Russie, dans le contexte d'une répression tous azimuts contre l'opposition russe sur fond d'invasion de l'Ukraine.
Atteinte à la mémoire de l'URSS
Bien avant sa dissolution, l'organisation, fondée à la fin des années 1980, et prix Sakharov du Parlement européen en 2009 "pour la liberté de pensée", était depuis de longs mois dans le viseur du régime russe. En juin 2021, ses bureaux à Ekaterinbourg, grande ville de l'Oural, avaient fait l'objet d'une perquisition de six heures visant, selon l'ONG, à "trouver des publications prétendument extrémistes", à la suite d'une plainte anonyme.
La justice russe lui reprochait notamment d'avoir omis d'inscrire sur certains documents son appartenance aux "agents étrangers", une obligation figurant dans une loi de 2012. L'ONG était également accusée de "déformer la mémoire historique" et de "créer une image mensongère de l'URSS en tant qu'État terroriste".
Diffusion en Europe
Interdite en Russie, Memorial a essaimé dans plusieurs pays européens, dont en France, où elle a une branche depuis 2020. Ses membres avaient assuré, à Paris, après le début de la guerre en Ukraine, qu'elle continuerait ainsi son travail "en dépit des menaces pesant sur ses membres".
"Il faut trouver une méthode pour continuer", avait indiqué l'un des piliers de l'ONG, Alexander Cherkasov. "Ce travail pour les droits humains en Russie va se poursuivre tant qu'il y aura des gens qui voudront travailler dans cette direction." Et de conclure : "la société civile est peut-être muette, mais elle n'est pas morte. Le travail est peut-être invisible, mais il continue."
Memorial conserve à ce jour un réseau d'organisations présent en France, en Allemagne, au Kazakhstan, en Italie, en République tchèque, en Belgique et en Ukraine.
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