AGENDA - Après la remise jeudi de l'acte d'accusation contre Donald Trump au Sénat, le procès en impeachment du président américain va pouvoir avoir lieu. Il débutera mardi 21 janvier et ne devrait pas durer plus de deux semaines. Les conditions de sa tenue doivent être négociées par les sénateurs d'ici la fin de la semaine.
Il y a eu Andrew Johnson et Bill Clinton. Il y aura désormais Donald Trump. Le milliardaire américain, visé par une procédure d'impeachment, va être le troisième président de l'histoire des États-Unis à connaître un procès en destitution. Mercredi 15 janvier, lors d'une cérémonie très protocolaire dans l'aile sud du Capitole, le dossier d'accusation a été officiellement transmis au Sénat. "Aujourd'hui, nous entrons dans l'Histoire", a déclaré la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, après avoir ratifié les deux articles, placés dans une enveloppe bleue et remis en main propre à des greffiers du Sénat.
"Nous y voici : une autre arnaque orchestrée par les démocrates-qui-ne-font-rien", a réagi sur Twitter Donald Trump, qui se dit victime d'une "chasse aux sorcières" sans précédent. Mis en accusation le 18 décembre dernier, une procédure figée faute au manque de garanties de la majorité républicaine au Sénat, le locataire de la Maison Blanche devra répondre de deux chefs d'accusation lors de son procès en impeachment : abus de pouvoir et entrave au travail du Congrès, en raison des pressions exercées pour convaincre l'Ukraine d'ouvrir une enquête sur Joe Biden, son potentiel rival à la présidentielle de novembre.
Le procès débutera le 21 janvier
Lors de l'avalisation du transfert du dossier d'accusation au Sénat, la Chambre, majoritairement démocrate, a nommé sept d'entre eux pour assurer le rôle de procureurs. Adam Schiff, chef de la commission du renseignement de la Chambre, et Jerrold Nadler, qui dirige la commission judiciaire, deux des bêtes noires de Donald Trump, font partie des élus choisis, communément appelés "House managers". Le procès en destitution doit débuter la semaine prochaine, le mardi 21 janvier, et sera arbitré par le président de la Cour suprême, John Roberts, qui a prêté serment jeudi avant que les sénateurs, majoritairement républicains (53 sur 100), qui feront office de jurés, acceptent de "rendre la justice de manière impartiale".
Cette tâche remplie, ils ont désormais jusqu'à la fin de cette semaine pour se mettre d'accord sur les conditions (durée, temps de parole, documents présentés, témoins appelés...) de la tenue de ce procès historique. Le Sénat devra en parallèle notifier la Maison Blanche, demander au président de "répondre aux articles" de mise en accusation et d'"envoyer ses avocats", a indiqué le patron des Républicains au Sénat, Mitch McConnell, connu pour être un fidèle défenseur de Donald Trump et de sa politique.
Selon un haut responsable de l'administration Trump, le procès en destitution ne devrait pas s'éterniser plus de deux semaines (en 1999, celui de Bill Clinton avait duré cinq semaines). "Cela devrait aller très vite", a affirmé Trump jeudi depuis le Bureau ovale. Pendant la durée des débats, les sénateurs devront assister aux audiences, sans sortir de la salle et en respectant le silence. S'ils ont des questions à adresser aux différentes parties, ils devront les poser par écrit à John Roberts qui les lira ensuite à voix haute.
Sauf énorme surprise, le procès en impeachment n'aboutira pas à la destitution. Il faudrait une majorité des deux tiers pour le destituer, ce qui paraît peu probable puisque les Démocrates ne tiennent que 47 sièges au Sénat. Ouvertement pro-Trump, la majorité républicaine devrait rester soudée derrière le président, ce qui semble augurer de son acquittement. Selon sa proche conseillère Kellyanne Conway, Donald Trump "obtiendra ce qu'il veut : être acquitté et exonéré, pas reconnu coupable, pas destitué, et réélu".
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