DOUBLE SENS - Le pape François a dénoncé samedi soir dans son homélie de Noël la souffrance des enfants victimes de la guerre ou de la misère. Il en a également profiter pour appuyer son positionnement anti-avortement. Dimanche midi, lors de son message "Urbi et orbi", il a ensuite appelé à mettre fin à la guerre en Syrie.
La souffrance des enfants - même quand ils n'ont aucune existence reconnue - était au programme de l’homélie de Noël du pape François, ce samedi soir. Devant une dizaine de milliers de fidèles massés dans la basilique Saint-Pierre de Rome, le chef de l’Eglise catholique a tenu à faire le parallèle entre la naissance de Jésus et le sort des enfants victimes de la guerre et de la misère. "Laissons-nous interpeller aussi par des enfants qui, aujourd’hui, ne sont pas couchés dans un berceau et caressés par la tendresse d’une mère et d’un père, mais qui gisent […] dans le refuge souterrain pour échapper aux bombardements, sur les trottoirs d’une grande ville, au fond d’une embarcation surchargée de migrants", a-t-il lancé.
Le souverain pontife en a également profité pour tacler "l’indifférence" de la société consumériste, où les fidèles se donnent "du mal pour les cadeaux" en restant "insensibles à celui qui est exclu". Il a ainsi demandé aux catholiques de penser aux enfants qui "pleurent parce que personne n’assouvit leur faim" et "ceux qui ne tiennent pas dans leurs mains des jouets, mais des armes".
Il reste un farouche opposant à l'avortement
Dans son homélie, le pape a aussi rappelé son aversion pour l’avortement. "Laissons-nous interpeller par les enfants qu’on ne laisse pas naître", a-t-il poursuivi, relançant l’ambiguïté qui règne autour de son image, entre une face résolument moderne et sensible aux dérives du siècle et une autre ancrée dans ses convictions, notamment sur l’avortement.
Dans une Lettre apostolique publiée en novembre, il avait voulu "redire de toutes (ses) forces que l’avortement est un péché grave, parce qu’il met fin à une vie innocente", tout en expliquant que l’Eglise le pardonnera désormais plus facilement.
Dans le même registre, il déclarait en février lors d’un voyage au Mexique que "l’avortement n’est pas un moindre mal, c’est un crime. Abattre un individu pour en sauver un autre, c’est ce que fait la mafia, c’est un crime, un mal absolu. […] Il ne faut pas confondre le mal d’éviter la grossesse avec l’avortement". Il s’était ainsi montré ouvert, dans des circonstances particulières, comme ici lors de l’épidémie du virus Zika (qui peut développer des lésions cérébrales chez le fœtus) à un contrôle des naissances via certaines formes de contraception.
Ce dimanche midi, le pape François a ensuite adressé son quatrième message Urbi et Orbi sur la place Saint-Pierre. Il a alors notamment appelé a appelé à la fin de la guerre en Syrie et à une "nouvelle page de l'histoire" dans les relations israélo-palestiniennes.
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