Le travailliste Anthony Albanese a remporté les élections législatives, samedi 21 mai.Le Premier ministre sortant Scott Morrison a reconnu sa défaite.Le futur Premier ministre doit prendre ses fonctions lundi 23 mai.
"Je veux vraiment changer le pays". C'est ce qu'a déclaré celui qui s'apprête à devenir le Premier ministre de l'Australie, le travailliste Anthony Albanese. Après sa victoire aux législatives samedi 21 mai et alors qu'il doit prendre ses fonctions lundi 23 mai, il a promis de réparer l'image de son pays, en retard en matière de lutte contre le changement climatique. En chassant Scott Morrison, le chef du gouvernement sortant, il met fin à neuf ans de pouvoir des conservateurs. Voici quatre éléments à savoir sur ce nouveau Premier ministre.
1) Il veut faire de l'Australie une "super puissance" des énergies renouvelables
Après neuf ans de gouvernement conservateur, Anthony Albanese promet de réduire de 43% les émissions de CO2 d'ici à 2030 par rapport à 2005.
Alors que Scott Morrison a soutenu l'industrie du charbon pendant trois années d'incendies, de sécheresses et d'inondations aggravés par le réchauffement climatique, les "teals", c'est-à-dire le Parti vert et les candidats indépendants, ont exploité la colère des banlieues aisées de Sydney et de Melbourne.
Lors de son discours de victoire, Anthony Albanese a promis de transformer l'Australie en "super puissance" des énergies renouvelables. Il n'a cependant pas indiqué son positionnement face au charbon, un secteur dont l'économie de l'Australie dépend fortement.
2) Anthony Albanese a survécu à un accident de la route
Considéré comme un homme du peuple qui a su redresser le Parti travailliste, Anthony Albanese a survécu à un accident de la route en 2001. Après avoir témoigné de son hospitalisation suite à une collision entre sa voiture et un véhicule tout-terrain conduit par un adolescent, il a confié avoir pensé que "c'était la fin". Surnommé "Albo" par ses partisans, il a expliqué qu'avoir frôlé la mort lui a donné l'énergie nécessaire pour tout changer.
À l'époque, les travaillistes étaient à la traîne dans les sondages derrière les conservateurs du Premier ministre Scott Morrison. Âgé de 59 ans, Anthony Albanese peut aujourd'hui se vanter d'un rétablissement sur tous les fronts : il a retrouvé la santé et a consolidé son autorité à la tête de son parti.
Avec cette victoire, il ramène au pouvoir les travaillistes, grâce notamment à des attaques ciblées contre la gestion gouvernementale de la pandémie et des incendies catastrophiques pendant l'été austral 2020.
3) Il vient d'un milieu modeste
Élu pour la première fois au parlement en 1996, Anthony Albanese avait, à l'époque, dédié son premier discours à sa mère, Maryanne Ellery, qui l'a élevé seule dans un logement social de Sydney "dans des circonstances économiques très difficiles".
Militant travailliste depuis le lycée et premier membre de sa famille à étudier à l'université, il a confié que ses origines ouvrières ont façonné sa vision du monde. "Cela en dit long sur ce pays", a-t-il déclaré en votant samedi, la voix fendue par l'émotion, "que quelqu'un avec mes origines puisse se tenir devant vous aujourd'hui, en espérant être élu Premier ministre de ce pays".
4) Il a grandi sans connaître son père
"J'ai été élevé en croyant qu'il était mort". Anthony Albanese a indiqué que sa mère, catholique, avait décidé de lui donner le nom de son père même s'ils ne s'étaient jamais mariés et n'avaient jamais vécu ensemble.
C'est après la naissance de son fils unique Nathan en 2000 qu'Anthony Albanese s'est lancé à la recherche de son propre père, Carlo Albanese, avec pour seul indice une vieille photographie. Il avait fini par le retrouver dans sa ville d'origine à Barletta en Italie, et s'était réconcilié avec lui avant sa mort en 2014. "La dernière conversation que nous avons eue, c'était pour se dire qu'on était contents de s'être retrouvés", a-t-il confié.
Anthony Albanese sera le premier chef du gouvernement australien à porter un nom de famille autre qu'anglo-saxon ou celtique.