Trois enfants et un nourrisson ont été retrouvés vivants après 40 jours dans la jungle amazonienne.Tous rescapés d'un accident d'avion, ces miraculés ont survécu en suivant leurs instincts autochtones.
La survie, ça ne s’improvise pas, encore moins dans un environnement aussi hostile que la jungle amazonienne. Trois enfants âgés de 4, 9 et 13 ans et un nourrisson de 12 mois, tous rescapés d’un accident d’avion, ont été retrouvés sains et saufs ce vendredi 9 juin, après un peu plus de cinq semaines à survivre à l'abri des arbres, en se nourrissant des fruits de la jungle et en suivant leurs instincts autochtones. "Un exemple de survie totale qui restera dans l'Histoire", a salué le président colombien, Gustavo Petro, lors d'une conférence de presse.
Les quatre miraculés, très affaiblis et déshydratés, ont survécu grâce à l'instinct de survie que leur avait inculqué leur mère, Magdalena. Les enfants ont expliqué aux secouristes qu’ils se sont nourris grâce à "des kits de survie qu'ils ont trouvés" à proximité du lieu de l’accident et avec "des fruits que la jungle leur a donnés", des goyaves et des fruits de la passion notamment, a indiqué le capitaine Andrés Chaparro, interrogé par le journal colombien El Colombiano.
Lesly, l'aînée de la fratrie, s'amusait lorsqu'elle était plus jeune à fabriquer des abris avec des feuilles et des troncs. Ces mêmes cabanes improvisées à partir de bouts de jungle ont servi d'indices à l'équipe de recherche, a souligné Andrés Chaparro. Selon Irène Bellier, anthropologue, spécialiste des droits des peuples autochtones, c'est ainsi qu'ils ont pu être capables "de se loger, de dormier les quatre ensemble, un peu en hauteur de manière à éviter des animaux rôdeurs, comme les jaguars".
En Amazonie, Damien Lecouvey a partagé le quotidien de trois peuples autochtones. Pour cet expert en technique de survie que nous avons interrogé, les aptitudes développées par cette fratrie s'expliquent : "Dans ces communautés, les femmes ont aussi un rôle de construction, ce sont elles qui bâtissent les abris dans lesquels ils vivent, les hommes vont à la pêche, et les enfants accompagnent chacun de leurs parents. Ainsi, ils apprennent à chasser, à pêcher."
Originaires du groupe indigène Uitoto, les enfants erraient seuls dans la jungle depuis le crash le 1er mai du petit avion Cessna 206 à bord duquel ils voyageaient avec leur mère, le pilote et un proche. Les trois adultes sont décédés et leurs corps ont été retrouvés par l'armée sur le site de l'accident. Selon l'armée colombienne, les sauveteurs ont retrouvé la fratrie à environ 5 kilomètres à l'ouest du site du crash. Leurs chances de survie, dans ce milieu hostile où rôdent jaguars, pumas, serpent et l'eau potable est rare, s’amenuisaient de jour en jour. Un authentique miracle.
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