ANARCHISME - Selon la police grecque, un groupe d'anarchiste grec serait à l'origine de l'attentat au colis piégé survenu ce jeudi 16 mars à Paris. Mais qui se cache derrière cette "Conspiration des cellules de feu" ?
La "Conspiration des cellules de feu", qui a revendiqué jeudi l'envoi d'un colis piégé au ministère allemand des Finances et pourrait être derrière celui qui a blessé une employée du FMI à Paris, s'inscrit dans la mouvance anarchiste et d'extrême gauche toujours active en Grèce.
Création en 2008
Le groupe a fait son apparition en 2008. Après des troubles urbains provoqués par la mort d'un adolescent tué par la police, des attentats signés par la Conspiration avaient notamment visé la résidence d'un procureur en février 2009, le tribunal de Salonique (nord) en mai de la même année et le domicile de l'ex-ministre de l'Ordre public en juillet, puis le Parlement en janvier 2010.
La Conspiration avait également envoyé des colis piégés à d'autres institutions et ambassades européennes, mais la plupart avaient pu être interceptés à l'aéroport d'Athènes. Ils contenaient généralement des livres évidés et remplis d'une poudre provenant de pétards.
2014, l’année du retour
En 2011, plusieurs de ses membres ont été arrêtés, dont une dizaine de très jeunes gens, et ont été condamnés pour "participation à une organisation criminelle" à de lourdes peines de prison.
Le groupe a cependant annoncé "son retour" en 2014 et a depuis signé des actions sporadiques, sans faire de victimes, dont une attaque contre les locaux du parti socialiste grec Pasok, alors au pouvoir dans un gouvernement de coalition.
La police estimait à l'époque que la Conspiration fédérait des franges radicalisées de la jeunesse grecque, face à la grave crise sociale et économique vécue par le pays.
Une attaque contre la France en 2016
En novembre 2016, une attaque à la grenade contre l'ambassade de France à Athènes avait très légèrement blessé une policière. Il avait cette fois été revendiqué par un groupe "Organisation d'autodéfense révolutionnaire". Celui-ci avait revendiqué en juillet 2014 des tirs contre l'ambassade du Mexique à Athènes.
La situation politico-sociale est moins tendue en Grèce ces dernières années par rapport aux grandes manifestations de 2010-2012. Mais le pays reste en crise, confronté aux mesures d'austérité exigées par les créanciers alors que des différences d'appréciation macro-économiques entre le FMI et le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, bloquent le versement d'une nouvelle tranche d'aide.
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