Première femme à la tête de la Moldavie, la présidente Maia Sandu s'est fait élire, en 2020, pour son programme contre la corruption.Aujourd'hui, elle n'a de cesse de vouloir protéger son pays contre le pouvoir de Moscou.
La Moldavie a toutes les raisons de craindre Vladimir Poutine. Et sa présidente Maia Sandu, 49 ans, le sait. Cette proeuropéenne, qui a reçu Emmanuel Macron en grandes pompes ce mercredi, en appelle depuis plus de deux mois aux Vingt-Sept pour soutenir son pays contre le géant russe. À Chisinau, dans la capitale moldave, le locataire de l'Élysée a d'ailleurs plaidé pour que l'Union européenne envoie un "signal positif et clair" à la demande d'adhésion de la Moldavie à l'UE. Un grand pas pour cette cheffe d'État, dont le pays n'a pas eu la visite d'un président français depuis 24 ans.
Anti-corruption et anti-Moscou
Première femme à occuper la tête de l'ancienne république soviétique, Maia Sandu était pourtant inconnue du grand public. Ancienne économiste à la Banque mondiale aux États-Unis, où elle a fait une partie de ses études, cette dernière devient ministre de l’Éducation entre 2012 et 2015. Profondément anti-corruption, elle impose alors des centaines de caméras dans les salles d'épreuves du bac, faisant ainsi baisser de moitié les pots-de-vin et la triche, et titillant l'opinion publique.
En 2016, elle crée son propre parti politique (Parti action et solidarité) et se présente pour la première fois à l’élection présidentielle, avant d'être nommée brièvement première ministre en 2019. Mais ses ambitions sont loin d'être satisfaites. Elle se représente au scrutin présidentiel, en 2020, face au candidat sortant Igor Dodon, ouvertement soutenu par le Kremlin. Contre toute-attente, son discours contre l'oligarchie russophile, porté par les derniers scandales de corruption dans le pays, séduit une grande partie de la population et obtient 57,75 % des suffrages.
Depuis, le train de vie de la nouvelle présidente dénote dans les médias. Car contrairement à ses homologues, Maia Sandu ne possède ni d'avion présidentiel, ni de jet privé, et leur préfère les bolides lowcost, avec des sandwichs à 3 €, relève The Economist. Dès son élection, elle avait d'ailleurs assuré : "Nous nettoierons le pays. Les voleurs seront envoyés en prison et ne seront pas à la tête de l'État". Sans oublier son autre volonté : l'intégration de son pays à l'Union européenne.
Ce mercredi, elle a ainsi salué "l'initiative" d'Emmanuel Macron de créer une communauté politique européenne qui, selon elle, facilitera l'"accélération" l'adhésion de l'ancienne république soviétique à l'UE. "La Moldavie est un pays qui a une histoire européenne et qui aura sans aucun doute un avenir européen", a-t-elle pointé.