Raqqa en fin libérée de Daech : et maintenant ?

Publié le 18 octobre 2017 à 16h52
Cette vidéo n'est plus disponible

Source : Sujet JT LCI

DÉCRYPTAGE - L'organisation djihadiste Etat islamique (EI) a subi mardi un lourd revers avec la perte de Raqqa, son principal bastion en Syrie. Une nouvelle étape dans le conflit qui ravage toujours le pays et qui interroge le monde.

La chute d'un symbole. Avec la perte de Raqqa, le "califat" autoproclamé du groupe Etat islamique (EI) perd sa capitale et semble bel et bien s'effondrer. Ouvrant ainsi une nouvelle ère dans une Syrie ravagée par plusieurs années de conflit. Une ère synonyme d'interrogations : que va devenir Daech dans la région ? Quelle situation humanitaire dans la ville ravagée ? Quel avenir pour les djihadistes qui ont combattu jusqu'à la dernière minute ? LCI fait le point. 

Syrie : Raqqa, libérée, est une ville en ruinesSource : JT 13h Semaine
Cette vidéo n'est plus disponible

Quel avenir pour Daech en Syrie ?

Centre de planification pour des attentats, symbole des exécutions en public… Difficile de ne pas voir avec la chute de sa "capitale" un revers de taille pour Daech. La perte d'une ville mais pas seulement, puisque le groupe djihadiste ne dispose désormais plus que d'un territoire restreint. "Les efforts conjoints de la coalition et de ses forces partenaires ont permis de reprendre plus de 93.790 km carré de territoire -- soit plus de 87% du territoire saisi par Daech en 2014", a annoncé mardi la coalition dans un communiqué.

Acculés, les djihadistes subissant défaite après défaite vont se replier vers les territoires à la frontière entre la Syrie et l'Irak : autour de la localité de Boukamal dans la province syrienne de Deir Ezzor, et autour de la ville irakienne d'Al-Qaïm dans la province d'Al-Anbar.   "Entre 3.000 et 7.000 terroristes de (l'EI) continuent de se battre en Irak et en Syrie", a tout de même précisé mardi la coalition. 

Un drame humanitaire dans Raqa ?

Des immeubles en ruines, des rues remplies de décombres et de carcasses de voitures : Raqa a été ravagée par plus de quatre mois de combats et de bombardements aériens. "L'offensive militaire arrive peut-être à son terme, mais la crise humanitaire est plus grave que jamais", a déploré dans l'ONG Save the Children. Et pour cause, puisque quelque "270.000 personnes qui ont fui les combats à Raqqa ont toujours un besoin critique d'aide et les camps sont pleins à craquer". 

En quatre mois, les affrontements ont fait 3.250 morts - 1.130 civils y compris 270 enfants et 2.120 combattants des deux bords -, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). La plupart des familles de Raqqa n'ont plus de maison, "et seront probablement coincées dans les camps pour des mois ou des années à venir", selon l'ONG, qui souligne également l'ampleur de la crise humanitaire dans la province voisine de Deir Ezzor, où des dizaines de milliers de civils sont toujours déplacés par les combats contre l'EI. "Beaucoup (d'enfants) font des cauchemars, après avoir été témoin d'une violence horrible, et auront besoin d'un important soutien psychologique", ajoute l'organisation.

Quel sort pour les djihadistes étrangers sur place ?

Depuis un mois, quelque 400 djihadistes de Daech se sont rendus aux Forces démocratiques syriennes, selon le colonel Ryan Dillon. Parmi eux, de nombreux étrangers. Trahis par leurs traits et leur accent, ils n'ont pas la possibilité de se fondre facilement au sein de la population locale. Pour eux, option prise est généralement de poursuivre la lutte.

Autre choix possible : un retour au bercail. En Syrie, certains tentent ainsi le retour vers leur pays d'origine à travers la frontière turque grâce à des passeurs, a estimé auprès de l'AFP Aymenn Jawad al-Tamimi, spécialiste des mouvements djihadistes. Un repli désormais toléré par l'organisation, qui refusait autrefois à ses membres le droit d'abandonner la terre du "califat". A noter qu'en Libye, les combattants d'origine arabe ou africaine peuvent passer inaperçu, se fondant parmi l'importante main-d'oeuvre étrangère qui afflue traditionnellement vers le pays, selon des experts.


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info