Il y a un an, Vladimir Poutine lançait l'invasion de l'Ukraine et replaçait un conflit armé en Europe.Depuis le 24 février 2022, avec l'aide de ses alliés, Kiev résiste aux assauts russes et croit en sa victoire.Découvrez 12 mois de guerre en 12 photos marquantes.
"J'ai pris la décision d'une opération militaire spéciale." Ces mots de Vladimir Poutine, prononcés peu avant 6h du matin le 24 février 2022, marquaient le début des hostilités. Il y a près d'un an, le président russe faisait à nouveau entrer les armes sur le sol européen en décidant d'envahir son voisin ukrainien. Depuis, les pertes militaires sont abyssales. D'après la Norvège, 180.000 soldats russes ont été tués ou blessés en une année de confit, 100.000 du côté ukrainien, sans compter les civils.
Du début de l'invasion à l'actuelle bataille de Bakhmout, de la fuite des populations civiles aux bombardements sur des habitations, cette année de guerre en Ukraine n'a cessé d'inquiéter l'Europe. Un an après le début du conflit, tandis que Kiev continue de résister, TF1info vous propose un diaporama de douze photos, pour illustrer douze mois de guerre intense.
C'est sans doute l'image qui marque le début de la guerre. Peu de temps après la déclaration surprise de Vladimir Poutine lançant la "démilitarisation et la dénazification de l'Ukraine", des blindés russes pénètrent sur le sol ukrainien. Depuis le nord, venues de la Biélorussie, l'est et le sud, les troupes russes passent les frontières et avancent vers Kiev.
"À ce moment, l'objectif de Poutine est de prendre Kiev et de destituer le gouvernement pour le remplacer par un gouvernement favorable à Moscou", rappelle auprès de TF1info Carole Grimaud, professeure de géopolitique à l'université de Montpellier et spécialiste du monde russe. "Il pensait que tout serait rapidement résolu afin d'instaurer une neutralité ukrainienne."
L'offensive russe pousse de nombreux Ukrainiens à quitter le pays. Sur cette photo, datée du 25 février 2022, des familles viennent de passer la frontière à l'ouest, entre l'Ukraine et la Slovaquie. Selon l'ONU, les combats ont provoqué l'exil de près de huit millions de personnes. Plus de cinq millions sont déplacées à l'intérieur du pays. D'autres se rendent en Russie. Des "évacuations forcées", rétorque Kiev.
À Irpin, en banlieue de Kiev, les bombardements s'accumulent dès les premiers jours de la guerre. Y compris sur des quartiers résidentiels. De violents combats éclatent. "Très rapidement, les bombes russes ont visé des bâtiments civils", commente Carole Grimaud. "Il s'agissait sans doute d'une stratégie pour terroriser la population de façon à ce qu'elle ne résiste plus et qu'elle se retourne contre son gouvernement." C'est dans cette ville, une fois libérée, qu'Emmanuel Macron se rendra quelques mois plus tard lors de sa visite en Ukraine.
Les bâtiments sont bombardés, alors les Ukrainiens trouvent refuge dans le métro. Comme sur cette photo, datée du 18 mars 2023. Dans les sous-terrains de Kiev, les habitants s'abritent pour échapper aux missiles russes. Dans la capitale, les sirènes d'alertes anti-aériennes sont d'ailleurs devenues courantes. Les pluies de missiles aussi. Depuis un an, les troupes russes n'hésitent pas à bombarder tout le pays, se vantant de cibler les infrastructures énergétiques. Kiev n'est pas épargnée, alors les stations font office de bunkers.
Transformé en chef de guerre, Volodymyr Zelensky mobilise ses troupes, qui parviennent à empêcher les forces russes de prendre le contrôle de Kiev. En avril, après la libération de toute la région de la capitale ukrainienne, il se rend à Boutcha, dévastée par les combats. Il y découvre des cadavres de civils, froidement exécutés, dans la rue. Les dépouilles de plusieurs centaines de civils, certains portant des marques de torture, sont retrouvées dans des fosses communes.
De quoi provoquer l'indignation des Occidentaux et de l'ONU, qui accusent la Russie de crimes de guerre. "Cela a été un tournant", assure Carole Grimaud. "La découverte de Boutcha a mis fin à toutes les tentatives de négociations. Cela a marqué le monde entier. Certaines opinions publiques ont commencé à se sentir moralement obligées de soutenir l'Ukraine."
Au sud du pays, les troupes russes mènent l'assaut de la ville portuaire de Marioupol. Pendant plusieurs semaines, ce port stratégique de la mer d'Azov est assiégé et bombardé. Les infrastructures vitales, comme l'eau, l'électricité et le chauffage, sont coupées.
Outre l'aciérie d'Azovstal, où se réfugient des combattants ukrainiens, un autre endroit de la ville devient le symbole de la bataille de Marioupol : son théâtre. C'est ici que s'abritent des civils, mais le bâtiment est bombardé. Le 16 mars, deux explosions détruisent une grande partie du théâtre. "Clairement un crime de guerre", dénonce alors Amnesty international dans un rapport. Le 21 avril, Moscou revendique la prise de la ville. Selon Kiev, Marioupol est à 90% détruite.
Elle aussi s'est transformée en symbole. Liza, 4 ans, atteinte de trisomie 21, était connue des Ukrainiens sur les réseaux sociaux, y compris de la Première dame Olena Zelenska. La raison ? Sa mère y diffusait des vidéos d'elle réalisant des progrès, comme le 14 juillet dernier, poussant son landau. Elle aussi, la guerre l'a emportée.
Quelques minutes après un dernier post Instagram, Liza est retrouvée sans vie dans le centre de l'Ukraine, à Vinnytsia, à plusieurs centaines de kilomètres de la ligne de front, victime d'une frappe aérienne. Sa poussette rose, tâchée de son sang, est devenue un symbole de l'horreur des bombardements. Volodymyr Zelensky évoque alors un "acte ouvertement terroriste".
Le nucléaire au cœur du conflit. Outre les menaces sous-entendues de Vladimir Poutine de recourir à l'arme atomique pour effrayer les alliés de Kiev, la centrale de Zaporijia (sud), la plus grande d'Europe, n'a cessé d'inquiéter. Dès le 4 mars, elle est visée par des tirs d'artillerie. Un incendie éclate dans des bâtiments annexes, laissant crainte une catastrophe. Au total, la centrale et ses six réacteurs passent cinq fois à côté d'un accident aux conséquences imprévisibles.
Outre les bombardements à proximité de la centrale, les nombreuses coupures d'électricité dans le pays représentent également une menace. Car, même débranchée comme c'est le cas de Zaporijia depuis septembre, une centrale nucléaire a besoin d'une alimentation électrique constante pour refroidir le combustible. Selon des propos du ministre ukrainien de l'Énergie rapportés en décembre, la sécurité de la centrale est actuellement assurée par le personnel ukrainien. Elle l'avait été, auparavant, par des soldats russes, comme le montre cette photo.
C'est sans doute l'une des images les plus symboliques des assauts ukrainiens. En septembre, Kiev lance une contre-offensive dans le sud du pays, puis réalise une percée dans le nord-est, grignotant à nouveau une partie du territoire occupé. Des dizaines de localités sont reprises par les forces ukrainiennes, dotées d'armes occidentales. Les dépôts de munitions russes sont également ciblés. Et pas seulement. Le 8 octobre, le pont de Crimée est endommagé par une puissante explosion, non revendiquée par l'Ukraine.
Un symbole fort : ce pont, construit à grands frais par Moscou et inauguré en 2018 par Vladimir Poutine, relie la Crimée à la Russie continentale. "Lorsqu'il a été construit, ce pont a été vivement critiqué par le gouvernement ukrainien", nous indique Carole Grimaud. "Cela a été ressenti comme une provocation. L'attaquer, les Ukrainiens rêvaient de le faire depuis longtemps." Les Russes répondront par une pluie de missiles sur l'Ukraine quelques jours plus tard.
Face au recul de son armée, Vladimir Poutine hausse le ton. Le 21 septembre, le président russe décrète la mobilisation partielle de 300.000 réservistes pour se rendre sur le front en Ukraine. Quelques semaines plus tard, il se rend aux côtés de soldats mobilisés. "Cette mobilisation a été un moment de bascule côté russe", souligne Carole Grimaud. "Vladimir Poutine avait besoin d'hommes et voulait montrer qu'il ne lâcherait pas. Mais cela plaçait aussi toute la société russe au mode militaire, alors que le pouvoir s'était efforcé jusqu'ici de garder la population dans une bulle, notamment en parlant d'opération spéciale et non de guerre."
A photo that speaks louder than words. An ordinary flat, an ordinary kitchen, an ordinary bowl of fruit on the table, an ordinary Saturday. Apart from the fact that Russia decided to send a missile to destroy it all and kill people inside… pic.twitter.com/Ial4ZROw6i — UNITED24.media (@United24media) January 15, 2023
Une nouvelle image déchirante. Le 14 janvier dernier, un missile russe s'abat sur la ville de Dnipro. Un immeuble résidentiel est détruit, ne laissant apparaître qu'une cuisine jaune, celle de la famille de Mykhaylo Korenovsky. Cet entraîneur de boxe décède sur le coup, et laisse derrière lui sa compagne et leurs deux filles, présentes dans la cour de l'immeuble au moment de la frappe. Une vidéo, vérifiée par nos soins et vue plus de deux millions de fois sur les réseaux sociaux, montre la famille réunie quelques années plus tôt dans cette même cuisine, célébrant un anniversaire.
Ces dernières semaines, la ligne de front demeure stable, même si la Russie a repris quelques localités. Autour de Bakhmout, la bataille est rude. Depuis cet été, les troupes de Vladimir Poutine tentent de conquérir cette ville de l'est de l'Ukraine. Ce soldat ukrainien fait partie des derniers défenseurs de la ville. "D'après les stratèges, Bakhmout ne revêt pas beaucoup d'enjeux", analyse Carole Grimaud. "C'est fortement symbolique."
L'abandon de Bakhmout par les forces ukrainiennes dans les prochains jours n'est aujourd'hui plus tabou. "L'offensive russe de fin de l'hiver est attendue", poursuit la spécialiste en géopolitique. "Les Américains ont demandé aux Ukrainiens de lâcher Bakhmout pour se reporter sur la ligne de front." Et entamer une deuxième année de combats.
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