Renforcement de l'Otan, poursuite des aides européennes... Le point sur la situation en Ukraine

par Léa LUCAS
Publié le 30 juin 2022 à 6h28

Source : TF1 Info

Au 126ème jour de guerre en Ukraine, d'intenses combats se poursuivent dans l'Est contre les forces russes.
Dans le même temps, à Madrid, l'Otan a annoncé renforcer sa présence militaire sur son flanc oriental.
TF1info dresse les faits marquants des 24 dernières heures.

Plus de 4 mois après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les dirigeants occidentaux continuent de faire bloc contre Moscou. Lors du sommet organisé à Madrid, de mardi 28 juin à jeudi 30 juin, l'Otan a annoncé renforcer son flanc oriental, tandis que les États-Unis ont indiqué accroître leur présence militaire en Europe. Face à cette guerre, qui ne semble pas toucher à sa fin, les chefs d'État ont assuré que les aides européennes, financières et matérielles, dureront autant que nécessaire. Mais pour l'heure, en dépit du soutien de l'Ouest, des combats meurtriers continuent d'affaiblir l'Ukraine.

Mykolaiv déplore trois morts. Au moins trois personnes ont été tuées et cinq blessées, ce mercredi 29 juin par une frappe de missile russe sur un immeuble résidentiel de la ville de Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, ont indiqué les autorités locales qui ont lancé une opération de sauvetage pour les survivants. Le maire Oleksandr Senkevych a déclaré que huit missiles avaient touché la ville et que le bâtiment semblait avoir été touché par un missile de croisière russe X-55, avant d'exhorter les habitants à évacuer.

Intensification des bombardements à Lyssytchansk. "La fréquence" des bombardements sur Lyssytchansk, ville sous le feu de l'artillerie russe dans l'est de l'Ukraine, est "énorme", a jugé le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï. "Nous assistons à un pic d'intensité dans les combats", a-t-il poursuivi, précisant qu'"environ 15.000 civils" se trouvaient encore dans cette ville de près de 100.000 habitants avant la guerre, "mais que leur évacuation était trop dangereuse à ce stade".

Échange de soldats entre l'Ukraine et la Russie. L'Ukraine a annoncé avoir échangé avec la Russie 144 soldats, dont 95 "défenseurs de (l'usine) Azovstal" à Marioupol, qui avaient défendu cette ville portuaire assiégée par l'armée russe pendant plusieurs semaines avant de se rendre. "Il s'agit du plus gros échange (avec Moscou) depuis le début de l'invasion russe", a déclaré sur Telegram la Direction principale du renseignement, rattachée au ministère de la Défense ukrainien.

Que retenir du 2ème jour du sommet de l'Otan ?

L'Otan armera l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire. La Russie représente une "menace directe" pour la sécurité des pays de l'Otan - réunis en sommet à Madrid du 28 juin au 30 juin 2022 - a déclaré ce mercredi Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Alliance atlantique qui va renforcer son flanc oriental en réponse à l'invasion russe de l'Ukraine. Pour ce faire, les alliés de l'Otan continueront notamment de fournir à l'Ukraine des armes dans sa guerre contre la Russie "aussi longtemps que nécessaire", a affirmé dans la foulée le chancelier allemand, Olaf Scholz. "C'est bien que les pays qui sont réunis ici, mais beaucoup d'autres aussi, apportent leur contribution pour que l'Ukraine puisse se défendre - en fournissant des moyens financiers, une aide humanitaire mais aussi en fournissant les armes dont l'Ukraine a un besoin urgent." En réaction à ces déclarations, le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, a déclaré que la Russie, elle, "considère cette ligne que l'Occident a prise comme contre-productive et nuisible. Plus ils pomperont l'Ukraine avec des armes, plus le conflit et l'agonie d'un régime nazi de Kiev, soutenu par les capitales occidentales, durera". 

Macron a échangé avec Erdogan sur le blé ukrainien. En marge du sommet de l'Otan, le président français, Emmanuel Macron, s’est entretenu avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan. Ils ont notamment discuté de l’exportation du grain ukrainien, indispensable à la sécurité alimentaire mondiale. Emmanuel Macron a alors réaffirmé son soutien aux efforts du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, visant à rétablir un corridor d’exportation en mer Noire, et a interrogé le Président Erdogan sur les dernières discussions turco-russes à ce sujet. À l'issue de cet échange, les deux dirigeants ont dit vouloir poursuivre leur coordination, en lien avec les Nations unies, pour parvenir aux conditions nécessaires pour assurer la sécurité du port d’Odessa ainsi que l'acheminement des convois maritimes. Ils ont également redit leur soutien aux "voies de solidarité" européennes, permettant la sortie d’une partie des récoltes par voies routière, ferroviaire, et encore fluviale. 

Renforcement de la présence militaire américaine en Europe. Toujours lors du sommet de l'Otan, actuellement en cours à Madrid, les États-Unis ont annoncé "renforcer leur positionnement militaire en Europe" afin que l'Otan puisse "répondre à des menaces venant de toutes les directions et dans tous les domaines : la terre, l'air et la mer", a indiqué ce mercredi le président américain, Joe Biden. Selon lui, une présence de militaires et de capacités américaines sera renforcée en Espagne, en Pologne, en Roumanie, dans les États baltes, au Royaume-Uni, en Allemagne et enfin, en Italie.

Poursuite des aides financières et matérielles

Envoi de matériel militaire par la Norvège. Parmi les aides financières et matérielles promises à l'Ukraine, la Norvège a notamment annoncé le don de trois systèmes de lance-roquettes multiples pour l'Ukraine. Kiev a demandé spécifiquement ce type d'armes - dites "MLRS" ou "GMRLS" - qui combinent précision et longue portée, dans le but d'enrayer l'invasion russe et de contrer l'artillerie lourde de Moscou. "Nous devons continuer notre soutien à l'Ukraine afin qu'elle puisse poursuivre sa lutte pour la liberté et l'indépendance", a déclaré le ministre de la Défense norvégien, Bjørn Arild Gram. 

Plus de 150 millions de dollars du Canada. De son côté, le premier ministre Canadien, Justin Trudeau, a annoncé 151,7 millions de dollars d'aide à l'Ukraine. Un soutien humanitaire et de développement pour la paix ainsi que la sécurité dans ce pays attaquée par la Russie le 24 février dernier. 75 millions de dollars de cette nouvelle aide sont destinés à fournir de la "nourriture, de l'argent et des bons d'urgence, une protection, un abri et des services de santé aux Ukrainiens", a détaillé le cabinet. 52 autres millions de dollars seront destinés aux solutions agricoles "pour aider à améliorer la sécurité alimentaire" ; "15 millions de dollars pour soutenir les efforts de déminage vitaux" et enfin "9,7 millions de dollars pour soutenir la responsabilité des violations des droits humains". Le Premier ministre a également annoncé que le Canada accorderait un prêt de 200 millions de dollars à l'Ukraine par l'intermédiaire du Fonds monétaire international (FMI) pour l'aider à répondre à ses besoins urgents en liquidités. 

Un milliard de livres débloqué par le Royaume-Uni. Ce mercredi, le gouvernement britannique a annoncé, lui, débloquer un milliard de livres (soit 1,16 milliard d'euros) d'aide supplémentaire à l'Ukraine pour répondre à l'invasion russe, comprenant des systèmes de défense anti-aérienne et des drones. Ces nouveaux fonds vont porter l'aide militaire britannique à Kiev à 2,3 milliards de livres, a précisé Downing Street, ce mercredi, qualifiant cette augmentation importante de "nouvelle phase" dans le soutien occidental qui doit permettre à l'armée ukrainienne de lancer des contre-offensives.

L'Ukraine, présente au futur G20 ? Le prochain G20 - qui se tiendra à Bali, en Indonésie, les 15 et 16 novembre prochains - est déjà au cœur des préoccupations. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a en effet averti son homologue indonésien, Joko Widodo, en visite à Kiev ce mercredi, que sa participation au sommet du G20 dépendrait "de la situation de la sécurité en Ukraine et de la composition des membres du sommet". Il n'a pas mentionné directement le président russe Vladimir Poutine, mais la participation de ce dernier, invité par l'Indonésie, fait l'objet d'intenses controverses diplomatiques. 


Léa LUCAS

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